Après Nicolas Hulot - France Catholique
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100 ans. Donner des racines au futur
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Après Nicolas Hulot

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La démission fracassante de Nicolas Hulot a provoqué un déluge de commentaires qui furent d’abord de nature politicienne. On évaluait surtout les dégâts provoqués sur l’image du Président et la cohérence de son équilibre gouvernemental. Et puis, qui pourrait remplacer une telle figure emblématique ? L’hypothèse Cohn-Bendit s’est évanouie en quelques heures. Reste maintenant la vraie question qui est celle de l’enjeu écologique et des choix drastiques qu’il devrait imposer. Brusquement, c’est le ton dramatique qui prévaut. Le Monde publie un manifeste signé par 200 artistes, écrivains et scientifiques sous le titre emblématique « Le plus grand défi de l’histoire de l’humanité ».

La diversité des signataires semble indiquer qu’il s’agit d’une cause vraiment universelle, qui dépasse tous les clivages possibles, politiques ou non. Mais cette unanimité signifie-t-elle un véritable enracinement dans les masses profondes du pays ? Rien n’est moins sûr, parce que si c’était le cas, les gouvernements successifs seraient entraînés dans une dynamique qui provoquerait le véritable changement de paradigme civilisationnel souhaité. Confusément, l’opinion adhère au bien fondé de la cause, mais n’est pas persuadée que les moyens existent vraiment pour juguler les périls. Dans une tribune libre publiée en vis-à-vis du manifeste, un professeur au Collège de France, Marc Fontecave explique que les solutions propres à décarboner l’énergie sont loin d’être encore disponibles. Il ne croit pas à un grand soir écologique, car il y a préalablement une tâche gigantesque à accomplir en termes scientifiques et technologiques.

C’est sans doute la faiblesse du discours écologique, souvent gâté par ailleurs par des préjugés idéologiques, quand ce n’est pas par un anti-humanisme déraisonnable. L’anthropocentrisme biblique n’a-t-il pas été dénoncé, lui aussi ? Fort heureusement, la prise de parole énergique du pape François a rétabli les normes anthropologiques et théologiques nécessaires. Il y a donc bien lieu de ne pas perdre pied et d’informer exactement l’opinion pour que les grandes décisions gouvernementales et internationales soient prises dans une mobilisation digne de ces enjeux !

Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 4 septembre 2018.

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Photographie © Michel Pourny