Si ce n’était pas un acte de guerre de type « djihadiste », ça y ressemblait quand même de très près : il y a eu douze morts à la conférence de rédaction de cette semaine de l’hebdomadaire satirique « Charlie-Hebdo », sous les rafales de deux individus ajustant les tirs directs de leurs fusils d’assaut sur les journalistes, les caricaturistes et deux policiers en mission de protection aux cris de « Allah Akbar ».
Avec un mot d’explication, à l’usage des survivants : « Vous allez payer, car vous avez insulté le Prophète ».
Depuis lors, au-delà même des frontières de la France, dans le monde entier, une vague d’indignation mêlée d’un sentiment fait à la fois de désarroi et de solidarité a entraîné des foules dans les rues de toutes les métropoles. Et ce matin, une jeune policière municipale de la banlieue parisienne a été abattue à son tour, sans qu’on puisse établir de lien entre les deux affaires. Mais les « arguments » des fanatiques ne laissent aucune place au dialogue : en revanche, leurs méthodes terroristes font de plus en plus penser à une nouvelle forme de guerre. Et ici, la lucidité s’impose, à l’inverse de tout faux semblant.
Même s’il faut éviter la panique et la vengeance toujours mauvaises conseillères, la politique de l’autruche serait suicidaire devant le phénomène lugubre du Djihad islamiste radical.