L’effroyable massacre qui a été perpétré dimanche à Bagdad dans la cathédrale de rite catholique, constitue t-il une réponse à la récente tenue à Rome d’un synode des Eglises du Proche-Orient ? Faut-il comprendre qu’à un appel à la concorde entre croyants des diverses religions, et notamment chrétiens, juifs et musulmans, répondrait la violence aveugle et éradicatrice? Faut-il comprendre qu’au cri d’alarme jeté par les évêques du synode à propos de l’exil inexorable des chrétiens de la région, répondrait en écho l’appel à l’accélération du processus, qui se déroule notamment en Irak, depuis le début de la guerre civile ?
Nous apprenions qu’à la suite du massacre d’une cinquantaine de catholiques à Bagdad, Eric Besson, notre ministre de l’Immigration, offrait la possibilité à 150 chrétiens irakiens de bénéficier de notre hospitalité. Par ailleurs, notre ami Sébastien de Courtois, qui réside à Istanbul et qui nous est bien connu pour son rôle de défenseur des chrétiens au Proche-Orient, nous faisait savoir qu’il s’attendait à l’exil de plusieurs centaines de familles fuyant l’Irak pour se réfugier dans la capitale turque.
C’est donc que le pire est à l’œuvre et qu’il n’y a rien à faire entendre aux fanatiques qui ne rêvent qu’à la disparition totale des chrétiens des terres qu’ils considèrent comme uniquement islamiques.
Fort heureusement, des musulmans s’opposent à cette logique et font savoir leur solidarité avec les victimes, tel le recteur de la grande Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, qui a exprimé son horreur et sa tristesse. Mohamed Moussaoui, président du Conseil français du culte musulman (CFCM), a également protesté. Cela nous fait chaud au cœur. Mais comment arrêter cette « violence absurde et féroce » dont a parlé Benoît XVI ? Il faudrait que la condamnation morale trouve des prolongements efficaces pour que la justice et la paix règnent au Proche-Orient!
Chronique lue sur Radio Notre-Dame le 4 novembre