Que dire après le terrible KO encaissé dimanche par François Hollande et son gouvernement ? Les analyses se sont multipliées hier toute la journée et elles se rejoignent au moins sur un constat, qui est celui de l’impasse où s’est enfermé le pouvoir, faute de réussite économique. L’ouverture à un horizon social-démocrate, que le président a amorcé depuis un bon trimestre, n’a pas encore abouti à des résultats concrets. Elle est d’ailleurs contestée résolument par la gauche de la gauche et même une minorité non négligeable du Parti socialiste. Pourtant, François Hollande n’a, semble-t-il, pas d’autre choix que de poursuivre dans cette voie qui risque de lui faire passer l’aiguillage de la social-démocratie au social-libéralisme. Certains, même à droite, le défient de s’identifier à Tony Blair qui révolutionna les fondamentaux de la gauche anglaise, ou à un Gerhard Schröder qui décida de réformes drastiques, qui lui valurent d’ailleurs son échec électoral face à Angela Merkel, laquelle encaissa tout le bénéfice de l’opération.
Le très estimable directeur de la rédaction du Figaro, Alexis Brezet, place notre président sous la menace d’un échec encore plus cinglant. Faute d’avoir eu le courage de Blair ou de Schröder, Hollande serait promis au sort du grec Papandréou, parti sous les huées. Je ne sais si l’avertissement sera entendu, mais je ne puis m’empêcher de remarquer qu’un tournant aussi radical n’irait pas sans déchirement, d’autant qu’il heurterait une tradition française de l’État, à laquelle la gauche radicale n’est pas la seule à adhérer. J’entends aussi les critiques de la mondialisation financière lancer des avertissements sur les risques d’implosion du système actuel et qui anticipent sur de nouvelles paniques. Faute de compétence en pareille matière, je me garderai bien de trancher. Non sans conclure provisoirement au caractère crucial de notre crise de régime, qui concentre toutes les interrogations et les angoisses du présent.