Mario Rajoy Chef du gouvernement espagnol avait nourri l’espoir de “lever l’application de l’Article 155 en Catalogne courant mars 2018” avec la désignation du nouveau Gouvern catalan.
Mais devant l’inconnu de l’accord passé entre indépendantistes qui se divisent désormais entre eux pour le choix du candidat à la présidence catalane, Mario Rajoy a décidé de prolonger le délai.
Depuis l’application de l’Article 155 voté au sénat espagnol en octobre dernier, le gouvernement rend compte du suivi de ses décisions tous les deux mois à la Chambre Haute à Madrid. Force est de constater désormais que les espoirs du Chef du gouvernement espagnol ne seront pas acquis dans les délais.
Au fil du temps les problèmes se sont ajoutés.
La non validation des tentatives des indépendantistes de nommer l’un des leurs en délicatesse avec la justice aux fonctions présidentielles catalanes, (toute autre décision serait annulée par le Tribunal Constitutionnel de facto), l’applications de l’article 155 aux affaires culturelles gérées désormais directement par Madrid, la gestion des budgets catalans de la présidence et du parlement en attente de décision…
Le Sénat espagnol demande des explications au gouvernement espagnol.
Mais l’imprécision des deux parties presse le parlement à choisir un président accepté par les indépendantistes eux mêmes de la part de Junts per Cat, de l’Erc, et de la Cup.
Verra-t-on enfin un candidat(e) de compromis dans les prochains jours ?
Dès la mise en place de la procédure de désignation correspondant à la convocation légale du parlement catalan par M Roger Torrent président, le délai de deux mois s’appliquerait soit pour valider le choix du président du Gouvern, soit par défaut pour convoquer de nouvelles élections régionales.
Une hypothèse qui ne ravit pas le gouvernement espagnol pressé d’en finir avec la Catalogne dans les meilleurs délais.
Cependant rien ne semble encore perdu.
L’espoir des deux blocs indépendantistes de ramener la Cup à la table de négociation devient monnaie de change avec Junts per Cat et l’Erc à qui la Cup demande un poste ministériel conséquent en échange des fonctions secondes comme proposées précédemment.
Les partis constitutionalistes espagnols PP, Cds et Psoec suivent les débats internes aux indépendantistes avec circonspection.
Il n’est pas bon pour ces derniers de voir la crise catalane se prolonger à l’infini.
Leur électorat se disperse.
Les problèmes surgis au sein de la société espagnole des suites de la crise catalane pénalisent l’économie, les fiances publiques et les échanges entre les provinces du pays.
Les accords de gouvernance espagnole souffrent du manque de perspectives de la part du chef du gouvernement qui reste en minorité et pour l’heure gouverne avec l’abstention tacite des socialistes, principal parti d’opposition espagnol.
Mais chacun compte ses dividendes et ses objectifs.
Les élections générales sont à l’horizon et toute approximation aura ses conséquences sur le résultat.
Le parti en croissance Ciudadanos monte dans les sondages.
Ce parti jeune venu de la société civile recueille la sympathie de tous les déçus de la vie politique passée.
Madrid focalise le regard et l’attention de l’Espagne.
Madrid reste l’âme de la Castille historique et la capitale des Espagnes.
Gouverner l’Espagne est gouverner à Madrid au milieu de tant d’autres horizons qui diffusent dans le panel politique les idées les plus insolites autour de l’indépendance des uns, de l’autonomie accordée des autres, des idées anarchistes des plus radicaux..
Ainsi va le pays !