En ce temps froid d’hiver, ce temps de crise économique et d’incertitude politique, en ce temps de carême qui nous appelle à nous sentir solidaires de toutes les misères du monde, nous sommes enclins à regarder la vie par son côté sombre. Car, si la vie éternelle a été promise aux chrétiens, les épreuves ici-bas ne leur sont pas épargnées, grandes ou petites. Parmi ces épreuves, voir notre société abandonner des pans entiers de sa civilisation, insidieusement mais sans retour, est une douleur. La non-transmission de la foi ni même de la moindre culture chrétienne aux plus jeunes, l’acceptation de l’avortement de masse et bientôt de l’euthanasie par une opinion majoritaire, en sont des exemples.
Faut-il s’en remettre à la fatalité ? Ou bien l’espérance et la charité doivent-elles nous inciter à nous battre au jour le jour ? C’est la question que nous nous posons souvent pour notre hebdomadaire France Catholique. Il ne s’agit pas d’une entreprise rentable. Parfois on le regrette et souvent on se dit que c’est normal. Elle n’a pu perdurer que parce que des chrétiens l’ont voulu, en maintenant leur propre abonnement malgré les aléas de la vie, en multipliant les abonnements-cadeaux à des parents, amis ou connaissances, en donnant de l’argent à notre journal.
Nous maintenons cette aventure qui nous dépasse parce que nous voulons croire que l’on trouve dans cet hebdomadaire des éléments d’information et de réflexion qui ont du mal à percer ailleurs, parce que nous recevons tant de témoignages du bien que notre travail fait, de manière directe ou indirecte.
Nous disons et faisons à peu près les mêmes choses que d’autres médias catholiques, mais à notre manière qui est d’approfondissement et de fidélité. Cela finit par faire une sacrée différence. C’est ce qu’auront remarqué nos lecteurs ayant suivi notre collaboration au long cours avec Tugdual Derville et avec Brunor pour ne citer qu’eux.
Tugdual Derville est aujourd’hui au premier rang d’un combat qui semble perdu d’avance, celui de l’euthanasie, qui figure dans la proposition n°21 du programme du candidat socialiste à l’élection présidentielle. Or, justement, Tugdual Derville et Alliance Vita, l’association dont il est le délégué général, ont décidé de se battre avec détermination, intelligence, compétence et même humour ! Quelle leçon ! France Catholique soutient ce combat, l’accompagne et y puise une nouvelle énergie. Nous avons décidé de diffuser le plus possible le livre de Tugdual Derville — La bataille de l’euthanasie — et nous vous demandons de nous aider en le commandant chez nous.
En passant dans notre « boutique » Internet, vous remarquerez aussi le bel album Les animaux dans l’Évangile, du même Tugdual Derville. Une réalisation remarquable qui n’aurait sans doute jamais vu le jour sans notre journal… Car le combat que nous menons ressemble bien souvent à une entreprise de librairie ! Si nous ne vendons pas de livres, si notre journal n’a plus assez d’abonnés, ce sont nos idées qui disparaissent…
C’est une autre de nos fiertés d’avoir permis au dessinateur Brunor, grâce à notre public d’abonnés à France Catholique, de réaliser le projet qu’il avait depuis de nombreuses années. Il voulait faire de véritables albums de bandes dessinées qui puissent crédibiliser auprès d’un public, a priori non-lecteur de vrais livres, toute une argumentation qui tend à convaincre nos contemporains que chercher des indices vérifiables de l’existence de Dieu est une aventure passionnante. Les trois tomes des désormais fameux « Indices pensables » que nous avons édités ont finalement été un succès, d’ailleurs sanctionné par un prix de la BD chrétienne à Angoulême. Ce succès, on le doit à des parrains et marraines et à des grands-parents qui ont compris l’intérêt d’un tel outil d’évangélisation des plus jeunes par ce vecteur artistique très actuel.
Désormais, nous tentons de passer à une autre échelle. Nous sortons de l’album cartonné qui est certes un cadeau individuel apprécié, notamment pour les fêtes de la foi, et nous allons éditer un volume souple à grand tirage qui permettra de réunir pour un prix relativement modique deux tomes de la BD de Brunor. C’est un risque financier impressionnant. Nous avons besoin d’être soutenus par des catéchistes, des pédagogues, des écoles, des paroisses qui comprendront que nous devons passer à une diffusion groupée. C’est par dix, vingt ou cent que nous espérons devoir livrer un tel album.
Ce que nous voudrions vous faire remarquer, c’est que ces deux collaborations confiantes, avec Tugdual Derville et Brunor, n’ont pu se développer que grâce à l’existence d’un hebdomadaire de combat qui a ouvert ses pages à des auteurs remarquables quand ils cherchaient une liberté d’expression que l’on ne leur donnait pas aussi facilement ailleurs. C’est bien sûr aussi grâce à la qualité et au rayonnement intellectuel et humain de notre éditorialiste et principal collaborateur, Gérard Leclerc, que beaucoup connaissent aussi par ses tribunes quotidiennes sur Radio Notre-Dame…
Si France Catholique doit continuer sa route, ce n’est pas seulement pour maintenir une tradition et une qualité, mais aussi pour contribuer à sa manière à proposer la foi auprès des nouvelles générations et à entretenir des raisons d’espérer chez les chrétiens, chez chacun d’entre nous, par des arguments et des petites victoires sur des forces toujours à deux doigts d’anéantir tout ce en quoi nous croyons.
Encore deux livres à signaler pour terminer ce courriel. Celui de notre ancien directeur, Jean de Fabrègues, sur le Curé d’Ars. Nous l’avons réédité parce qu’il méritait — ô combien ! — d’être présent dans les rayons des librairies actuelles… Une histoire de fidélité, vous disais-je. Et puis Des menhirs à Internet, la Nouvelle Évangélisation, de notre président actuel, Hervé Marie Catta. Ce dernier y raconte, avec modestie et humour lui aussi, comment, avec peu de moyens, beaucoup de chance, de ténacité et de prière il a été un des pionniers de la Nouvelle Évangélisation en France, en Europe, en Asie… Eh oui, notre vieux journal est encore plein de sève et de surprises et, si vous le voulez bien, il pourra encore faire quelques merveilles.
C’est en tout cas la grâce que nous demandons à Dieu et que nous venons vous demander tout spécialement par ce courriel et ce lien vers notre bon d’abonnement.
Ce sont avant tout des abonnés qu’il nous faut recruter. Avec vous nous pourrons faire beaucoup de choses. Si nous manquons d’abonnés, nous ne pourrons plus avoir de beaux projets et la voix, si nécessaire par son influence pacificatrice, de notre hebdomadaire devra se taire. Ce serait une sorte de désastre intellectuel et moral qui s’ajouterait à beaucoup d’autres… Tout en ne ternissant en rien notre espérance. Mais, si vous faites l’effort nécessaire, notre journal connaîtra peut-être une embellie qui sera une joie et un motif d’agir pour beaucoup. Merci de vous abonner, d’abonner vos amis et/ou de faire un don à l’association qui nous soutient.
Croyez en notre fidèle dévouement, avec toute notre reconnaissance pour votre générosité,
Frédéric Aimard,
directeur général de France Catholique
