ANTONIO GRAMSCI - France Catholique
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Funérailles catholiques : un temps de conversion
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ANTONIO GRAMSCI

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… « Nous avons répugné trop longtemps à nous prononcer sur ce qui est bien et sur ce qui est mal. Nous avons évité trop souvent de dire ce qu’il fallait dire sur un certain nombre de sujets depuis le mariage jusqu’au bien-être en passant par l’élémentaire courtoisie. » Ces propos sont ceux du Premier Ministre britannique David Cameron après les émeutes qui ont frappé plusieurs grandes villes du Royaume-Uni.

Le même Cameron dénonçait publiquement il y a quelques mois l’échec des politiques de diversité « multiculturelle» qui détruisent la langue et les fondements culturels de la Grande-Bretagne, introduisent la ségrégation entre minorités et attisent la discorde sociale.

La Grande-Bretagne n’est que l’une des nations occidentales victimes des effets des politiques de « diversité ». On ne sera pas surpris d’une telle crise si l’on sait que le plan de destruction de la culture occidentale – conçu par le communiste italien Antonio Gramsci – est en circulation depuis près d’un siècle.

Gramsci (1891-1937), né en Sardaigne, étudia la philosophie à l’Université de Turin et devint membre du parti socialiste italien et rédacteur-en-chef de « L’Ordine Nuovo » (L’Ordre Nouveau). Fondateur du parti communiste italien (1921), il rejoignit l’Union Soviétique de peur d’être arrêté par le pouvoir fasciste de Benito Mussolini.

A Moscou, Gramsci choqua ses hôtes en osant prendre le contrepied des dogmes marxistes sur le matérialisme dialectique, le déterminisme économique et le renversement violent des systèmes capitalistes par le prolétariat. Il défendait la thèse que « le paradis des travailleurs » de Marx ne pourrait pas advenir tant que les masses resteraient pénétrées de culture chrétienne. Pour Gramsci, l’ennemi numéro un n’était pas le capitalisme mais l’Eglise catholique romaine.

Voyant que Staline n’appréciait pas ses vues non orthodoxes, Gramsci revint en Italie et fut élu au Parlement en 1924 où il devint le chef du groupe communiste. Arrêté sur ordre de Mussolini en 1926, il fut condamné à la suite d’une parodie de procès à vingt ans d’emprisonnement. Gramsci passa les neuf dernières années de sa vie en prison où il écrivit des critiques du marxisme-léninisme et imagina des plans de conquête communiste de l’Occident.

Contrairement à quelques anti-catholiques de nos jours, Gramsci était un bon connaisseur de la philosophie thomiste. Il avertit les marxistes que les travailleurs chrétiens ne se définissaient en fonction de leurs oppresseurs capitalistes mais de leur culture religieuse. Il en tirait la conclusion que les marxistes qui prennent le pouvoir par la violence, éliminent la propriété privée et gouvernent par la terreur, finiront par échouer.

Dans la période postérieure à la seconde guerre mondiale, le peuple polonais ratifiera la prédiction de Gramsci. La tyrannie communiste ne fera que renforcer sa dévotion au Christ et à son Eglise. Et ce sera l’Eglise conduite par un pape polonais qui aura finalement raison de ce gouvernement totalitaire.

Gramsci conseilla aux marxistes de prendre le pouvoir par les voies démocratiques et d’en user pour détruire l’hégémonie chrétienne. « Le principe de Gramsci est de commencer par influencer la culture, gagner les intellectuels, les enseignants, s’implanter dans la presse, les médias, les maisons d’édition. » (Jean-François Revel) D’une façon assez surprenante, Gramsci donnait en modèle la Contre-Réforme jésuite : les marxistes devaient créer une « cultura capillare » (une culture par capillarité) imprégnant tous les coins et recoins du corps politique.

Les gauchistes radicaux aux Etats-Unis, en Europe et en Amérique latine, ont adopté les méthodes de Gramsci et se sont consacrés à infiltrer les églises, les universités et les média. Mouvements œcuméniques et Commissions Justice et Paix ont grandi au détriment (parfois) de la doctrine traditionnelle de l’Eglise. Le curriculum des universités a enseigné l’égal respect de toutes les cultures – y compris celles qui contredisent les valeurs chrétiennes. Des organisations humanitaires ont promu au nom des droits de l’homme des politiques qui vont à l’encontre des règles morales judéo-chrétiennes.

La théologie de la libération, fondée sur des doctrines marxistes sous le manteau d’un vocabulaire chrétien, devint une force dans de nombreuses nations du tiers-monde. Quelque peu en recul depuis la chute de l’Union soviétique, elle demeure la référence pour la gauche radicale. « La théologie de la libération fut une application parfaitement fidèle des principes de Gramsci… Elle a coupé… tout lien avec la transcendance chrétienne. Elle a enfermé l’individu et sa culture dans la recherche d’un objectif totalement immanent : la lutte des classes en vue de la libération socio-politique. » (Malachi Martin)

Les catholiques sont aujourd’hui les témoins des effets de la stratégie « attrape tout » de Gramsci. Les églises sont vides le dimanche. Moins de dix pour cent des baptisés vont à la messe. 37,4 pour cent des enfants européens en 2009 sont nés hors-mariage (17,4% en 1990). Le nombre de naissances est largement inférieur au taux de renouvellement. La majorité de la population en Italie, en France et en Espagne d’ici cinquante ans pourrait bien être musulmane. La criminalité violente a augmenté de 15% en France et de 38% en Italie entre 2002 et 2008.

Le remplacement des racines chrétiennes de l’Occident par le relativisme moral a introduit « une idéologie confuse de la liberté qui se révèle encore plus défavorable à la vraie liberté. » (Benoît XVI) Les héritiers de Gramsci ayant « produit une culture qui d’une manière jusqu’ici inconnue par l’humanité exclut Dieu du champ public de perception », le Saint-Père redoute que l’Occident ne plonge dans un nouveau Moyen Age dans lequel l’homme n’existerait que pour l’Etat divinisé et perdrait sa dignité humaine conférée par Dieu.

http://www.thecatholicthing.org/columns/2011/the-anti-church-of-antonio-gramsci.html