André Souyris-Rolland. Les chantiers de jeunesse dans la résistance et les combats de libération. Préface du général Jacquier. CERPA, 2009, 260 pages, 29 €. - France Catholique
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André Souyris-Rolland. Les chantiers de jeunesse dans la résistance et les combats de libération. Préface du général Jacquier. CERPA, 2009, 260 pages, 29 €.

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Regroupant les articles de la revue « Mémoires des Chantiers », cet ouvrage montre que les Chantiers de jeunesse, créés par l’Etat-major (général Colson) pour encadrer les classes 39/III et 40/I du contingent, dispersées par la débacle de juin 1940, n’ont pas été un mouvement de jeunesse vychiste, mais un service national non armé. Les chantiers de l’armée de terre ont été complètés par les Chantiers de la Marine et par Jeunesse et Montagne de l’armée de l’Air.

Engagés dans la résistance, les groupements ont contribué à la formation de 12 régiments d’infanterie et de 3 régiments blindés, le plus connu étant le 7èmeChasseur d’Afrique formé en Algérie. Les groupements ont également joué un rôle logistique en ravitaillant les maquis et en camouflant des armes. L’Association des anciens, l’ADAC, a pris une part active dans la résistance. Le 8 mai 1945, 200.000 anciens des chantiers étaient sous les armes.

Le premier acte de résistance est celui du général de la Porte du Theil, qui menace de dissoudre immédiatement les Chantiers si les Allemands maintiennent leur exigence de transférer 30.000 hommes au STO. Il déclare au ministre Krug von Nida que « la politique allemande est folle, que l’Allemagne ne pouvait plus gagner la guerre , et qu’il était stupide de soulever une immense vague de haine dans le monde ». Bouleversé, von Nida rendit compte à son gouvernement, qui reporta sa décision. Arrêté ler 4 janvier 1944, de la Porte du Theil ne put s’opposer au départ de 16.000 hommes, qui jouèrent un rôle de renseignement, de noyautage (NAP) et d’encadrement des ouvriers français, au prix de pertes sévères : 60 responsables en camp de concentration dont 40 abattus.

Les services rendus par les Chantiers ont été reconnus par les ordonnances du 10 décembre 1944 et du 1er octobre 1945, et par les Mémoires de guerre du général de Gaulle.

Maurice Faivre, le 18 mai 2010