«La vierge européenne qui rit toujours. » Les Chinois appellent ainsi cette religieuse entrée chez les Franciscaines missionnaires de Marie, nouvellement fondées. En 1899, Marie-Amandine est une des plus jeunes de la communauté qui vient d’être envoyée à Tao-Yuan-Fou.
Pauline Jeuris était née en 1872 en Belgique, à Herk-la-Ville, près de Liège, dans une famille pieuse de sept enfants dont trois deviendront religieux. Elle a sept ans quand sa maman meurt et son père, forcé de se déplacer pour son travail, la confie à une autre famille pieuse du village. Tertiaire franciscaine à l’âge de 15 ans, elle rejoint l’institut des Franciscaines missionnaires de Marie à 23 ans. Elle prend le nom de Marie-Amandine. Infirmière à Marseille, elle est envoyée en Chine, au service d’un hôpital et d’un orphelinat.
Malheureusement, elle y arrive à l’époque très troublée de la guerre des Boxers et de la violence contre les Européens et les chrétiens. Cette vague de répression provoque en deux mois 20 000 martyrs dont 2 418 dans les vicariats confiés aux franciscains. Cent vingt seront canonisés par Jean-Paul II, dont notre sainte Amandine qui a 28 ans à l’heure de son martyre.
Elle est décapitée le 9 juillet 1900 avec toute sa communauté, juste un an après son arrivée en Chine. Après une incarcération avec leur évêque, des prêtres et séminaristes, des orphelines et du personnel de service, l’évêque leur dit : « L’heure de la mort est venue, je vais vous donner l’absolution. » Les religieuses chantent le Te Deum. C’est alors ruée et massacre. « Tuez, Tuez », telle est la consigne qu’éructe le vice-roi. Décapitations, mutilations, cœurs arrachés en sont le résultat.
« La Sœur Amandine est une des plus jeunes dans la communauté. Elle chante et rit toute la journée. Il est bon d’avoir une si joyeuse personne dans les missions. La croix devient plus supportable avec joie », venait juste d’écrire Mère Marie-Hermine, supérieure de la communauté.
Étymologie du nom
Amandine est le féminin d’Amand, calque du latin amandus « à aimer », « que l’on doit aimer ».
Pensée spirituelle de Théophane Vénard, martyr au Tonkin en 1861
« J’espère qu’au moment où il faudra aller, la force de Dieu aidera ma faiblesse, et la lumière de sa grâce mon inexpérience. »
Courte prière de sainte Amandine
« Comment pourrais-je Vous remercier… Je n’ai rien si ce n’est ma vie. »
Pour aller plus loin :
- La France et le cœur de Jésus et Marie
- Liste des ouvriers pastoraux, Evêques, Prêtres, Religieux, Religieuses et Laics tués en 2011 et 2010
- Jean-Paul Hyvernat
- Vladimir Ghika : le contexte politique avant la guerre de 1914-1918
- Dénoncer les abus sectaires dans la vie consacrée et passer l’épreuve en union au Christ Epoux