Le cardinal André Vingt-Trois a publié dans Le Figaro du vendredi 14 janvier une tribune qui devrait attirer l’attention de tous les responsables de notre pays ainsi que de tous les hommes et femmes de bonne volonté. Il s’agit, en effet, d’un enjeu considérable puisqu’il concerne la conception même que nous avons de la dignité de la vie humaine et le respect que nous lui devons. Le même jour était annoncé la béatification de Jean-Paul II, l’auteur de l’Évangile de la vie et le défenseur infatigable et généreux de ce qu’il y a de plus ignoré et bafoué dans notre civilisation : l’existence biologique de l’enfant à naître et celle de la personne vulnérable en fin de vie. L’Église est, en effet, à l’avant-garde d’un combat dont on a voulu dénier la légitimité depuis les années soixante-dix, au nom d’un individualisme qui méconnaît tout ordre supérieur aux convenances particulières. Pourtant, ce n’est pas une morale où des préceptes religieux réservés à une confession que Jean-Paul II a voulu illustrer, tout comme l’archevêque de Paris aujourd’hui. Il s’agit d’une exigence universelle où les commandements bibliques et les béatitudes évangéliques se trouvent associés à l’éternelle leçon d’Antigone, vierge et mère qui veille sur les lois non écrites, constitutives de l’intégrité humaine.
Il faut entendre les paroles vigoureuses du Cardinal, très préoccupé des projets législatifs qui concernent l’euthanasie et la recherche sur l’embryon : « Se laisser aller à la tentation de l’eugénisme, en stigmatisant qui plus est la population déjà fragile des personnes trisomiques et de leurs familles, considérer la recherche sur l’embryon, avec les destructions qui l’accompagnent, comme normale, voire nécessaire, céder aux pressions financières et commerciales qui se cachent parfois sous le masque d’un scientisme naïf, ne rien offrir d’autre que la mort aux malades qui attendent de l’aide, serait à proprement parler suicidaire pour notre société. »
Pour l’archevêque de Paris, la responsabilité de notre pays est un enjeu non seulement pour nous-mêmes mais vis-à-vis de l’Europe et du monde. « Seule une haute vision de l’homme permet de construire la paix. Le consensus qui prétendrait se fonder sur le moins-disant éthique serait en fait une caricature sans lendemain. » La gravité d’un tel message détermine les conditions actuelles d’une mobilisation générale.
La 7e marche annuelle pour la Vie « En marche pour la Vie » a lieu ce dimanche 23 janvier. Rendez-vous à 14 h 30, place de la République à Paris. Elle est ouverte à tous, quelles que soient les origines, les convictions philosophiques, politiques ou religieuses.
Pour aller plus loin :
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- La France et le cœur de Jésus et Marie
- Liste des ouvriers pastoraux, Evêques, Prêtres, Religieux, Religieuses et Laics tués en 2011 et 2010