L’affaire est grave et le temps est compté. Une proposition de loi sur l’euthanasie a été déposée sur le bureau de l’Assemblée nationale par 120 députés socialistes. Elle doit être discutée ce 19 novembre. Et si c’est l’opposition qui est à son origine, on peut craindre que certains membres de la majorité ne soient sensibles à l’argumentation en faveur de ce qu’on appelle aussi la mort assistée, ou le droit de mourir dans la dignité… Périodiquement, l’offensive pour un changement de législation sur la fin de vie, à partir d’un fait douloureux par exemple, fait réagir l’opinion publique par solidarité avec les personnes concernées et souvent leur entourage familial. Certains dirigeants politiques n’ont pas honte de s’emparer du sujet pour amorcer une campagne électorale. Tout le monde se souvient de l’affaire Vincent Humbert, ce jeune homme tétraplégique dont la mort avait donné lieu à une mise en examen de sa mère et du médecin concerné. Il en était résulté tout un débat dans le pays et, finalement, une loi relative aux droits des malades et à la fin de vie avait été adoptée par l’Assemblée en 2005.
Contrairement à certains pays, comme les Pays-Bas et la Belgique, la France n’a pas voulu, jusqu’ici, légaliser le principe de l’euthanasie, en dépit d’énormes pressions. La réflexion conduite par le député Jean Léonetti a en effet abouti à d’autres conclusions, notamment en ce qui concerne le développement nécessaire des soins palliatifs. Le nouveau projet de loi surprend d’autant qu’il ne laisse pas le temps nécessaire à la réflexion, celui qui avait été pris par la mission parlementaire qui avait préparé la loi aujourd’hui en vigueur.
C’est pourquoi l’Alliance pour les Droits de la Vie a décidé de mobiliser ses sympathisants en proposant une pétition sur internet qui, en quelques jours, a réuni 36 000 signatures. La campagne s’est poursuivie tous ces jours derniers avec la présence dans la rue de 2000 volontaires venus distribuer 500 000 dépliants qui résument les principaux points de ce douloureux débat. Ces volontaires ont pu ainsi s’adresser à des personnes soucieuses de s’informer. Contrairement à ce qu’indiquent certains sondages, il apparaît que l’opinion française est beaucoup plus circonspecte qu’on ne le prétend. Elle désire plus d’informations, notamment en ce qui concerne les risques d’acharnement thérapeutique et les possibilités de soulager des souffrances qui résultent de certaines situations extrêmes.
Depuis quelques années, un nombre significatif de personnes âgées ou malades s’exilent des Pays-Bas vers l’Allemagne afin d’échapper aux effets pervers du non-respect de la vie. Ces personnes préfèrent – et elles ont de bonnes raisons pour cela – quitter leur pays plutôt que de vivre dans l’insécurité. Il y a là de quoi faire réfléchir sérieusement.
Je remercie l’Alliance pour les Droits de la Vie d’avoir vigoureusement réagi pour alerter l’opinion. Vous n’avez plus que quelques heures pour signer sa pétition.
G.L.
— –
Nous apprenons que le groupe UMP, tout en étant opposé à la loi, donne la liberté de vote à ses membres.
Signez l’appel contre l’euthanasie et pour la charte des droits des personnes en fin de vie
Cette pétition sera adressée dès le 17 novembre à tous les partis politiques et responsables des groupes parlementaires.
http://www.fautpaspousser.com/accueil/
— –
Le nouveau livre de Gérard Leclerc, « Rome et les lefebristes, le dossier », 96 pages est disponible. Merci de nous réserver votre commande par internet :
ou par courrier, au prix de 12 euros franco à l’ordre de SPFC, 60, rue de Fontenay 92350 LE PLESSIS ROBINSON.
ou par carte bancaire au 01 46 30 37 38
Prix par quantités, nous consulter.
Pour aller plus loin :
- Affaire Ulrich KOCH contre Allemagne : la Cour franchit une nouvelle étape dans la création d’un droit individuel au suicide assisté.
- Sur le général de Castelnau et le Nord Aveyron.
- Édouard de Castelnau
- Le défi du développement des peuples et le pacte de Marrakech - la fuite en avant des Nations Unies
- La bataille de l'euthanasie