« Ainsi soient-ils » sous l'angle politique - France Catholique
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Marie dans le plan de Dieu
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« Ainsi soient-ils » sous l’angle politique

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Imaginez un instant qu’on ait voulu se payer les catholiques, qui risquent fortement de contrecarrer les plans de destruction de la famille. On demande pour cela, à la chaîne Arte, de produire une série sur ce qui paraît, à première vue, comme l’avenir de l’Eglise : là où l’on apprend à devenir prêtre, pour un jour devenir évêque, cardinal, pape, bref, le séminaire. La co-production se fera avec Zadig production, une société empruntant ainsi son nom à Voltaire, lequel signait, rappelons-nous, chacune de ses lettres par ECRLINF (formule sibylline qui signifiant ‘ECRasons L’INFâme Eglise Catholique’).

Et comme les catholiques vont se mobiliser contre un projet particulier du nouveau gouvernement socialiste – le mariage pour tous – on va faire coïncider l’avènement de cette série à l’écran avec le moment où le projet de loi arrivera au parlement (fin 2012, début 2013). L’année suivante, on reviendra, pendant 2 épisodes entiers, sur le mariage pour tous, les « fausses » associations crées pour l’occasion… au sein même du séminaire, à l’invitation de la responsable de la Manif ! Et bien évidemment, un prêtre brandira le catéchisme de l’Eglise catholique, façon manifeste politique.

On aura pris soin, dès le départ, d’avoir deux homosexuels parmi les cinq séminaristes qui jouent les personnages principaux. On pourra ainsi leur faire vivre l’homophobie au sein d’un séminaire, donc de l’Eglise, avec de jolis débats. On ne se privera pas non plus d’ébats de leur part, au coeur du séminaire. Soyons fous ! Le réalisateur que l’on prendra s’y connaîtra en matière de sexualité, puisqu’il s’est fait connaître en 2009 pour son film « Maso » (lire ici).

On demandera au Conseil économique, social et environnemental (le fameux CESE) de prêter ses locaux pour tourner les scènes qui ont lieu à la Conférence des évêques de France (CEF), où se trament forcément des conflits de pouvoir (tout est politique, dans l’Eglise). Le tout dans une ambiance stalinienne. On donnera bien-sûr un rôle de « méchants » (interview à Small Things) au directeur du séminaire (les rigoristes remplacent les charismatiques progressistes) ainsi qu’aux différents responsables de la CEF. L’Hôtel de Ville de Mme Hidalgo servira de décors aux scènes avec le pape. On demandera aussi à des paroisses de prêter leur église ou bien la sacristie. Certaines accepteront, comme dans la ville des Universités d’été du PS, allias La Rochelle, où même un couvent à vendre par quatre religieuses sera de la partie (en remerciement, le nom de leur congrégation sera au générique). D’autres paroisses refuseront, comme celle de Saint-Maixent-l’Ecole, à la lecture du scénario (lire ici). Les Spiritains auront aussi leur nom au générique, tout comme un prêtre en exercice, conseiller religieux officiel de la série et curé de paroisse dans le diocèse de Nanterre. Par contre, on n’y mettra pas un autre conseiller, très spécial : un prêtre ayant quitté le ministère au bout de six mois pour « vivre librement sa sexualité ».

Le Centre National de la Cinématographie apportera son concours : facile, la directrice d’Arte l’a déjà dirigé. La région Poitou-Charentes, bien connue de Ségolène Royal, apportera aussi ses subventions. Un des acteurs principaux du film La bataille de Solférino, Arthur Harari, écrira même deux épisodes du scénario d’Ainsi soient-ils. On demandera aussi à l’agence de publicité BDDP & Fils, celle de la campagne d’un certain François Hollande, de réaliser les affiches « avec provocation » (lire ici).

On prendra soin, encore, de faire primer la série, d’abord au sein même du Vatican – mais le prix a depuis été retiré – via un festival sous le patronage du Conseil pontifical pour la culture, en ne leur montrant que les deux premiers épisodes, forcément prometteurs (lire ici). On recommencera la même opération en saison 2, en invitant prêtres et religieuses, voire des évêques, qui diront le maximum de bien de la série, avec reprises de ces avis autorisés dans la presse. Mais hélas, ça ne marchera pas toujours…

On donnera aussi un prix tout à fait officiel à la série, via un tout nouveau festival quasi-créé pour l’occasion : Série manias, lancé par le Forum des images de la Ville de Paris. Ce festival a pour partenaires, outre la chaîne Arte, France télévisions, France Info, la Région présidée par M. Huchon, Renault, le CNC, le film Français, Les Inrocks, Têtu et enfin, le Park Hyatt Paris, hôtel membre du comité Vendôme, lequel a, rappelons-nous, donné son aval pour le « sapin » de Paul McCarthy…

En saison 2, on prendra contact avec les médias qui ont parlé positivement de l’initiative en éclairage de la série, www.ainsisoientils.com, pour leur proposer un partenariat, donc, de facto, acheter leur silence. Ils parleront alors de miracles (sic) ! Et bien sûr, Le Monde et L’humanité seront enchantés, malgré une audience en chute libre (lire ici).

Enfin, pour se payer complètement la tête des catholiques et faire la démonstration de leur ringardise, on fera développer par une agence un faux-site Intranet du séminaire, façon vieille école « 1990 » (sic), en poussant le bouchon le plus loin possible – jusqu’à ce que ses concepteurs disent eux-mêmes « stop », de peur de voir leur travail dévalorisé (resic). On ne s’y privera pas d’y donner un guide de fausses prières pour éviter d’avoir des torticolis (re resic) et gagner un maximum d’énergies positives (comme à Lourdes), des annonces pour des formations à l’Internet au sein du service communication de la CEF, des tests en ligne pour savoir si on peut devenir un bon séminariste, etc. (lire ici).

Et on se sera bien amusé, à coup de plusieurs millions d’euros.

Mais c’est une fiction, évidemment.

Pour en savoir plus (interviews, secrets de tournage, analyses) : Ainsi soient-ils

Ps : derniers épisodes de la saison 2, demain soir