Aimer la France - France Catholique
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Funérailles catholiques : un temps de conversion
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Aimer la France

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© André Costargent / Pixabay

La victoire contre l’islam politique, affirme le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, ne sera possible qu’en « réaffirmant notre culture nationale ». À entendre celui qui a été ministre sous différents gouvernements, on se dit qu’une prise de conscience se fait jour dans notre pays. Ce combat doit être mené, précise-t-il dans Le Figaro, « en aimant la France (…), sa langue, son histoire, sa mémoire, sa culture ». Fort bien. Voilà des paroles qu’il fait bon entendre, après des décennies de déconstruction de tous les fondements de notre civilisation, qui ont abouti à une culpabilisation à l’extrême et à la détestation de nous-mêmes et de la France.

Pourtant, pour mener ce combat, les paroles ne suffisent plus, il faut désormais des actes. Et c’est l’école qui est concernée au premier chef, comme l’un des lieux privilégiés de la transmission – après la famille. Mais cela n’est rien moins qu’évident, à en croire l’attachement de nombreux professeurs et intellectuels à cette laïcité à la française, cette abstraction qui met toutes les religions sur le même plan et où subsiste, il faut bien le dire, un vieux fond anticlérical.

Clovis n’est plus enseigné

Le résultat, comme le relève un enseignant, c’est que Clovis n’est plus dans le programme de 6e, alors même que son baptême à Reims est fondateur. Il marque le passage d’une Gaule divisée en tribus barbares à la France et à sa religion, elle aussi fondatrice : la foi définie au concile de Nicée-Constantinople, catholique et romaine, choisie par Clovis plutôt que l’hérésie arienne pourtant dominante.

Sans cette foi, toutes ces belles réalités – langue, culture, histoire de France – auxquelles font appel les meilleurs esprits actuellement n’auraient pu atteindre ce niveau reconnu dans le monde entier : il suffit de penser aux vitraux de la Sainte-Chapelle, aux dentelles de pierre des cathédrales, à la clarté de la langue française, ancrée dans le catholicisme comme le rappelle le géographe Jean-Robert Pitte, à la Sorbonne fondée par un chapelain de saint Louis au XIIIe siècle, bien avant les Lumières donc… Cela n’en supprime pas les noirceurs, mais quel pays, quelle civilisation n’en a pas ?

Déjà en 2002, le rapport de Régis Debray avait insisté sur l’importance de reconnaître et d’enseigner le fait religieux. Volonté réaffirmée ensuite, en 2018, par Emmanuel Macron lui-même, comme un socle de connaissances indispensables.

L’audace, nécessaire en ces heures sombres que nous vivons, consisterait dès lors à reconnaître officiellement l’importance de cet héritage et à l’enseigner réellement. Pas facile ? Souvenons-nous que lors du Concordat signé au lendemain de la Révolution, en 1801, amenant ainsi la paix religieuse et permettant la renaissance de l’Église, Napoléon n’était pas soutenu par son entourage – d’anciens religieux gallicans comme Fouché et Talleyrand s’y sont opposés. Et pourtant cela s’est produit… Il n’est donc pas interdit de souhaiter et de prier, comme le fit Jean-Paul II en 1980, pour que soit renouvelée l’« alliance [de la France] avec la sagesse éternelle ».