Aimer l’Europe, est-ce possible ? Aimer la France ? - France Catholique
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La justice de Dieu
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Aimer l’Europe, est-ce possible ? Aimer la France ?

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Sur les ondes, une dame fort savante est venue nous expliquer ce que nous savions depuis toujours : que les Anglais n’aiment pas l’Europe… Mais en France aimeraient-on vraiment ce conglomérat d’intérêts diversifiés au point que l’on ne s’entend pas d’une frontière à l’autre ? On comprend, sans discours explicatifs, que l’Allemagne n’aime qu’elle, que la France a été jouée par un Président qui a changé, non l’eau en vin, mais un Non franc en un Oui mensonger… Plus de la moitié de notre peuple ne veut plus de cette Europe que l’on nous fabrique peu à peu sur le modèle ultra sophistiqué d’un fédéralisme avalant l’essentiel des principales subsidiarités relevant normalement des nations et des états… Tant que l’on n’aura pas compris en ces hauts-lieux prétentieux que nous rêvons d’une Europe tout autre, celle de l’Esprit et non pas d’un ensemble soumis aux ‘’apparatchiks’’ des Banques comme à des fonctionnaires dévotieusement agenouillées aux pieds du dieu doré que logent les caves de Fort Knox …

Nos voisins d’Outre-Manche, qui veulent se garder pour eux l’hydre que cajole la City, regardent avec surprise l’immense foule des journalistes venus les supplier de rester assis sur le dos de la Vache mythique, persuadés qu’ils sont que n’existent pas de vraies solutions réalistes de vivre décemment hors l’Europe fédéralissime : mais que savent-ils de ce qui adviendrait si le « brexit » était voté ? Croient-ils que les citoyens d’un pays qui a toujours su se prendre en main resteraient les bras ballants, oublieraient de développer les solutions les plus inattendues en même temps qu’efficaces afin que leur économie (on ne parle que d’elle !) surmonte les difficultés dont il me semble qu’avec eux, devenus seuls responsables de leur devenir, elles seraient plutôt dynamisantes que paralysantes. Tout le monde sait que le confort excessif peut dissoudre les volontés les plus affirmées.

En irait-il de même en notre pays s’il quittait la Gorgone bruxelloise ? Le peuple de France souffre, hélas, d’une infirmité gravissime par rapport à l’Angleterre : il n’est pas aimé par ceux qui vivent de lui pour la raison simple que ses gouvernants le détestent, que ses enseignants ne peuvent pas enseigner à leurs enfants qu’il convient absolument d’aimer leur patrie, aussi leur nation et leur état. Pourquoi cette détestation ? Parce qu’il n’est pas fidèle à la seule Révolution de 1789, n’apprécie pas particulièrement l’héritage de Robespierre, porte en lui d’autres amours dont ces gens ne savent qu’une chose, qu’elles sont purement et simplement à réprouver : notamment, parmi elles, se distingue étonnamment la survivance allègre du christianisme, cette foi pourtant folle et d’un autre âge (n’est-il pas ?). Alléluia !

L’Europe, qui nous a été imposée par des hiérarchies plus que moins ‘’orientalistes’’, est attirée, dirait-on, par un projet monstrueux : que soit enfin désintégrée notre civilisation au profit d’une autre, celle que génère un matérialisme invertébré, aidé en cela par l’émergence d’une morale totalement ‘’libérée’’, ce qui revient à la détruire : en somme liquider des siècles et des siècles de vie commune pour que reste seule maîtresse de nos avenirs cette construction ‘’collupsiale’’, si je puis oser ce néologisme brutal.

Les Anglais ne sont pas sans défauts : ils partagent bien des points de vue de nos intellectuels qui ne marchent que sur leur pied gauche ; ils aiment eux aussi la monnaie, d’autant plus aisément que le monde entier apprécie les espèces sonnantes et brillantes… Mais ils entretiennent une farouche relation amoureuse avec leur patrie ! Depuis longtemps ils nous ont fait savoir qu’ils sont loin d’apprécier qu’un pouvoir extérieur puisse se mêler de ce qui leur est intérieur ; ils ne veulent pas que des élus de vingt-sept pays leur imposent ce qu’ils rejettent . Ils entendent régler entre eux les problèmes, déjà fort ardus, de leur organisation qui suffisent, leur semble-t-il, à leur quotidien…

Les difficultés de l’Europe bruxelloise naissent du seul fait qu’elle soit bruxelloise… J’aime la Pologne depuis toujours, c’est-à-dire bien avant que ce pays soit devenu membre de ce ‘’conglomérat’’ : elle tient, tout comme la Hongrie, à rester maîtresse en sa demeure. J’apprécie donc qu’elle ne se mêle pas de nos propres affaires, ce qui est une habitude insupportable prisent par les valets de Bruxelles.

Bref, l’Europe est à réinventer, ce n’est donc pas le moment de la conforter en restant assis sur les fauteuils de Strasbourg. J’entends divers commentateurs sur les ondes souhaiter, par exemple, une fédéralisation accentuée de ces 27 états et une diminution nouvelle, chez toutes ces nations, de ce qui leur reste de souveraineté alors qu’une multitude de transferts ont déjà, à l’évidence, depuis des années été bien trop excessifs.

Vive donc le ‘’Brexit’’. De nouveaux sondages lui donnent en ce jour 47% de chances d’être voté (43% seulement aux eurolâtres) : j’espère que le jeudi soir 23 juin 2016 nous sera permis de sabler le champagne en saluant les vrais Anglais qu’auront été alors les électeurs ‘’brexitiens’’. Cela nous consolerait du référendum spolié de 2005.

Que mes lecteurs favorables à l’Europe me pardonnent : qu’ils sachent que je n’irais pas détruire Bruxelles si jamais l’Europe l’emportait. Je ne me contenterais de me désoler encore davantage du déclin que nous lui devons et me calfeutrerais plus énergiquement encore en ma campagne angevine.