Le pape Jean Paul II, puis le pape Benoît XVI nous appellent à la Nouvelle Evangélisation. Notre archevêque fait de même. Il nous faut humblement reconnaître qu’à Sainte Elisabeth nous avons bien du mal à entre dans ce grand mouvement. Mais, lors de la retraite sacerdotale à laquelle j’ai participé la semaine dernière, le Cardinal Philippe Barbarin nous rappelait que l’Evangélisation n’était pas affaire de techniques mais d’intériorisation. Nous ne pouvons transmettre le Christ que si nous avons le cœur brûlant d’amour pour Lui et les autres. C’est en particulier dans l’adoration eucharistique, dans ce cœur à cœur avec le Cœur du Christ que nous pouvons recevoir ce feu. Je vous transmets un extrait de la lettre pastorale de Mgr Marc Aillet, évêque de Bayonne, qui a institué, comme le demande le Saint Père, deux lieux d’adoration perpétuelle dans son diocèse. Ici, nous en sommes loin, mais plusieurs propositions nous sont faites afin que tous nous puissions rencontrer le Seigneur dans le secret de notre cœur.
Contrairement à certains préjugés tenaces, le Concile Vatican II n’a pas supprimé l’adoration, comme si elle ne s’enracinait pas dans la tradition la plus immémoriale de l’Eglise, mais il a voulu mieux manifester son lien inséparable avec la célébration du sacrifice eucharistique, pour rejoindre cette grande intuition de la Réforme liturgique qui voulait restaurer la liturgie romaine afin qu’elle devienne la source d’une vie authentiquement chrétienne. Ce fut l’intention de Benoît XVI , en commentant le Concile Vatican II dans son exhortation apostolique post-synodale Sacramentum Caritatis, sur l’Eucharistie, source et sommet de la vie et de la mission de l’Eglise, de rappeler les conditions d’une célébration de l’Eucharistie qui soit à la fois, célébration du Mystère de la foi et source de la vie et de l’activité sociale, caritative et missionnaire de l’Eglise. En ce sens, adorer est un acte de culte particulièrement dynamique, puisqu’il prolonge la communion eucharistique par laquelle on s’unit par tout soi-même au Corps livré, au sang versé, à la vie donnée de Jésus pour ses frères dans son sacrifice, rendu présent dans la célébration de l’Eucharistie.
Les témoignages ne manquent pas, dans la vie des saints, de ce dynamisme de l’adoration eucharistique. Je pense très particulièrement à la bienheureuse Mère Teresa affirmant un jour que l’essor des missionnaires de la charité, engagés sur le front des plus grandes pauvretés à travers le monde, est lié à la décision prise de commencer chaque journée par une heure d’adoration eucharistique. Et elle qui recommandait à ses sœurs : « Si vous voulez reconnaître et servir le Christ caché sous les apparences du pauvre, commencez par le reconnaître et l’adorer, présent et caché sous les apparences du pain consacré ».
On comprend pourquoi, confirmant ainsi le regain d’intérêt orchestré dans le peuple chrétien, en particulier chez les jeunes et à la faveur des nouveaux mouvements ecclésiaux, les papes Jean-Paul II et Benoît XVI ont particulièrement recommandé la pratique de l’adoration eucharistique : « L’adoration n’est pas un luxe, c’est une nécessité ». Mgr Marc Aillet La charité nous presse l’urgence de la Mission, édition Artège