Quel est le service supplémentaire proposé par votre offre d’abonnement numérique ?
On pourrait dire qu’il n’y a aucun service supplémentaire. Le contenu proposé est intégralement celui du journal papier. Nous offrons déjà, depuis plusieurs années, la possibilité à nos « abonnés papier » de télécharger ce journal au format PDF — qui est le format standard de lecture des fichiers textes par le logiciel gratuit Adobe Reader.
Bien sûr, nous observons que nos confrères de la presse écrite offrent souvent, avec ce genre de services, des informations complémentaires, des reportages filmés, des sondages, des débats, etc. Ce n’est pas dans nos moyens. Heureusement peut-être ? Car nous savons bien qu’un des obstacles à un réabonnement est souvent le constat qu’on n’a plus le temps de lire, qu’il faut faire des choix… alors il ne faut peut-être pas en rajouter tout le temps…
Etait-il donc si urgent d’investir dans un nouveau logiciel ?
Je vais être franc : nous le faisons d’abord pour nous. Nous constations, depuis, en gros, que nous avons dépassé les 500 « liseurs » numériques, une difficulté technique à gérer les autorisations d’accès, à surveiller qui est ou non à jour de son abonnement à France Catholique. La part manuelle du contrôle était devenue trop importante pour notre petite équipe et il fallait donc investir dans une adaptation informatique.
En utilisant la plateforme Calaméo et en faisant évoluer l’espace abonné du site, nous vous proposons de pouvoir lire le magazine en ligne tout en préservant l’option du téléchargement.
Si certains internautes lisent en effet volontiers des fichiers PDF, d’autres ont encore du mal à s’y adapter et nous avons constaté que beaucoup, après un temps d’essai, voire d’enthousiasme, finissent par renoncer au téléchargement hebdomadaire. Il nous a semblé que le système proposé par Calaméo répondait à cette double attente : la nôtre, d’une meilleure gestion des abonnés, et celle de nombreux lecteurs potentiels qui utilisent de plus en plus des tablettes et pour qui la lecture de documents PDF sur Calaméo est une pratique courante, facile, intuitive, ludique. Alors que le téléchargement d’un PDF reste un geste un peu trop lié au travail, avec une navigation un peu lourde… On sait que la plupart des catalogues de vente par correspondance utilisent cette technologie Calaméo… Or ils comportent de nombreuses pages et illustrations…
Quel est l’avantage de la lecture sur Calaméo ?
D’abord elle reproduit bien la manière qu’on a de lire un magazine. C’est-à-dire qu’on commence par feuilleter, à aller d’une page à une autre, avant de plonger dans un article qui retient notre intérêt. L’idée d’avoir reproduit le bruit des pages qui se tournent n’est pas qu’un gadget, cela fait partie du plaisir qu’on a à découvrir, en le « soupesant », son journal de la semaine.
Ensuite, après lecture, on peut télécharger le fichier PDF très facilement et l’archiver sur un disque dur ou une clef USB dédiée à cela. C’est donc un gain de place et une sécurité.
Mais vos abonnés actuels sont très contents de leur journal papier et ne vont pas changer leurs habitudes…
D’abord il ne faut pas négliger la capacité d’adaptation de notre public. Il est vrai que nous comptons une grande part de « seniors », mais le phénomène des « papis et mamies internautes » est en plein essor. Comment pourrait-il en être autrement, notamment à l’heure où les familles ne trouvent plus le temps de se voir et où une présence sur Internet est parfois la seule manière de garder un contact avec ses petits-enfants. Je suis frappé de voir que le temps des ordinateurs dits « simplifiés » est passé. D’ailleurs cela fonctionnait très mal. Les abonnés dits du « troisième âge » ont une maîtrise de plus en plus pointue de l’outil informatique. Et ceux du « quatrième âge » découvrent l’intérêt des grands écrans qui agrandissent les caractères et permettent de retrouver la possibilité de lire sans trop de fatigue. Ce sera aussi un des avantages de la lecture sur Calaméo.
A tout cela s’ajoute le constat de la détérioration continue du service postal. Nous mettons le journal à la poste le mercredi matin. Beaucoup reçoivent encore le journal dès le vendredi, mais d’autres le samedi (quand il y a une distribution le samedi, ce qui n’est pas toujours le cas), d’autres le lundi suivant (ce qui est embêtant eu égard au programme télé), le mardi, le mercredi suivant… On a l’impression que pour certains postiers, France Catholique est une sorte de catalogue publicitaire qui peut être distribué avec beaucoup de retard ou même pas du tout. Sans parler de malveillances évidentes (que le débat sur le mariage gay a sans doute augmentées). Donc, avoir la possibilité de télécharger un journal qui est en retard dans le circuit postal, ou un journal qui n’arrivera jamais, c’est l’assurance d’une continuité de service sans laquelle nous sommes condamnés à mort.
Pour ceux qui n’auront que l’abonnement numérique (sans journal papier) vous proposez un tarif spécial de 96 euros qui reste relativement cher puisque le prix d’un abonnement normal (papier + droit de télécharger) est de 110 euros…
France Catholique est une entreprise qui n’a jamais vraiment trouvé son équilibre économique… Ce n’est pas le moment d’évoquer une histoire longue, faite de crises et de sursauts, où la fidélité des abonnés à souvent été mises à contribution, voire à rude épreuve… Depuis quelques années, cela va un peu mieux, ce qui est méritoire alors même que la surface sociale de l’Église, des chrétiens en général, pour ne pas dire des gens qui ont des opinions fortes, est en régression notable. Le prix des abonnements actuels — que nous n’avons quasiment pas modifiés depuis plus de quinze ans — couvre tout juste les frais d’impression et de structures. Même si nous réduisions notre tirage, les frais d’impression ne diminueraient presque pas. Quant aux frais de personnel et de structures, ils ne peuvent pas être beaucoup plus réduits qu’ils ne le sont actuellement. Alors ce n’est peut-être pas le moment de chercher un nouveau « modèle économique » en réduisant fortement le prix de l’abonnement qui serait — illusoirement — compensé par une forte progression du nombre d’abonnés. Car la cible des abonnés potentiels est très réduite, indépendamment de la question du prix de l’abonnement… Donc nous maintenons effectivement un prix proche de celui de l’abonnement papier, pour un abonnement qui ne donnera droit qu’à la lecture sur Calaméo… Parce que nous ne pouvons pas prendre le risque de trop nous concurrencer nous-mêmes.
Mais alors quelle cible visez-vous ?
Nous en avons identifié une, assez précise, sur laquelle nous fondons quelques espoirs raisonnables… Vous savez que France Catholique est notamment une affaire de transmission. Transmission de la foi, transmission d’une manière d’être en Eglise et dans la société… Cela passe par des personnes. Nous avons évoqué les grands-parents. Ce sont eux qui aujourd’hui encore détiennent une bonne part de la richesse française, non seulement richesse économique (immobilier, retraites, placements) mais aussi richesse intellectuelle (ils ont bénéficié d’un enseignement de culture générale plus exigeant dans certains domaines – sauf les langues bien sûr…) et spirituelles (ils ont eu une éducation religieuse, qui a été rejetée par la plupart de leurs enfants et dont presque aucun de leurs petits-enfants n’a pu bénéficier autrement que sous forme de bricolages). Or ces grands-parents, ou ces parents ont des enfants et petits-enfants qui n’ont pas raté leur vie pour autant, loin de là. Simplement, ils sont différents.
Je suis frappé de voir que dans les familles que je connais, celles où on a réussi à transmettre une bonne éducation, les jeunes trentenaires partent à l’étranger, et certains pour ne plus revenir. Dès lors qu’ils ont — ou qu’ils souhaitent acquérir — un bon diplôme universitaire ou de grande école, tout les pousse à partir : chômage en France, manque de confiance dans la jeunesse, caractère jugé « provincial » de notre pays, déplacement des centres de décision vers les pays qui achètent nos entreprises, possibilités de se loger, de se distraire… qui sont inaccessibles chez nous. Un jeune couple qui a de l’ambition trouve plus facilement des postes à responsabilité en Allemagne, aux Etats-Unis, en Amérique du Sud, en Asie que dans notre pays où la « crise » dure depuis de longues années sans que rien ne semble devoir éclaircir l’horizon avant très longtemps.
Ils partent donc. Mais un tel arrachement n’est pas sans conséquences sur leur façon de voir les choses. Le mal du pays, la nostalgie. C’est la où un titre comme « France Catholique », que nous avons porté comme une « marque d’infamie » durant les années où — même dans l’Église, même sur des stands tenus à Paray-le-Monial… — il y avait toujours quelqu’un pour nous traiter de « fascistes », est enfin redevenu un capital inappréciable. La France Catholique, c’est celle d’un lien avec le pays natal, d’une ouverture sur la foi…
Voilà une « cible » pour notre journal. Nous disons aux parents et aux grands-parents qui sont abonnés à France Catholique depuis toujours, prenez un abonnement numérique pour vos expatriés. Ils recevront une fois par semaine une lettre numérique de notre part qui leur indiquera que le journal est à leur disposition par un simple click. Ce sera pour eux un lien avec vous, avec le pays, avec la foi de leurs ancêtres… Une manière d’être plus forts dans leur aventure.
Qu’est-ce qui vous fait croire qu’il existe une telle demande ?
Si nous parlons ainsi, ce n’est pas par une quelconque rêvasserie, c’est parce que ce public est déjà un peu le nôtre. Nous avons de beaux témoignages d’abonnés qui habitent Londres ou Tokyo qui nous disent qu’ils ont découvert (ou redécouvert) tout l’intérêt et la force de France Catholique, ce journal de peu de pages, vite lu, mais qui respire la liberté et n’hésite pas à approfondir certains sujets.
Donc voilà la première cible identifiée. Nous comptons sur vous pour tirer les « flèches » vers ce public d’étudiants ou de jeunes cadres qui se sentent coupés de leur pays et à qui nous offrons une synthèse hebdomadaire, qui pour être franco-française ne manque pas d’ouvrir de nombreuses fenêtres sur le monde. Nous croyons, qu’à long terme, il y aura là une base appréciable de renouvellement pour notre public. Alors, peut-être, pourrons-nous baisser les prix et partir à la conquête de nouveaux publics en France et à l’étranger. Mais il nous faut réussir cette première phase. Nous visons 500 nouveaux abonnements de Français à l’étranger. Est-ce irréalisable ? Cela se fera en deux temps. Dans un premier temps ces abonnement seront offerts par vous. Dans un deuxième temps, il faudra espérer avoir fidélisé ce nouveau public…
Comme d’habitude, sans nos amis, abonnés de longue date, rien n’est possible.
http://www.france-catholique.fr/S-abonner-a-France-Catholique.html