Depuis ses origines, la Manif pour tous interpelle le gouvernement, et singulièrement le ministre de l’Éducation nationale, sur les déviations idéologiques incluses dans le programme expérimental intitulé « ABCD de l’égalité ». Le moment est venu pour elle de faire le point sur ce sujet extrêmement sensible. Elle le fera lors d’une rencontre à l’Assemblée nationale et dans le cadre d’une soirée de décryptage qui permettra de dresser un bilan et de mieux préciser la nature de cette entreprise, que je définirais pour ma part, comme maligne. C’est-à-dire profondément équivoque dans ses intentions et ses méthodes.
Bien sûr, toute la bien bien-pensance coalisée se récrie, en protestant de la pureté de son idée directrice. S’il ne s’agissait que d’inspirer mutuellement à l’un et l’autre sexe le respect, tout le respect qui convient, je n’y verrais qu’avantage. Mais la malice s’introduit, dès lors qu’il s’agit d’entrer dans l’intimité des esprits et des cœurs pour faire régner une plus ou moins subtile police de la pensée.
Ce n’est pas pour rien que je reprends cette expression de George Orwell, car la chasse aux stéréotypes de genre nous fait franchir une limite, celle qui sépare le domaine de la culture de celui de la manipulation intellectuelle. Au nom de l’égalité, il s’agit bien de traquer la différence. En l’espèce, on objectera que la différence ne sert qu’à servir l’injustice et à la perpétuer. Ce n’est pas du tout mon sentiment et ce n’est pas non plus mon expérience. J’oserais affirmer que dans le milieu qui est le mien, j’assiste avec joie à l’essor de réussites féminines dans des carrières professionnelles. Il n’est nullement besoin de grimaces idéologiques pour favoriser l’avenir des filles à l’instar de celui des garçons, d’autant que les filles se sentent pleinement féminines, non seulement à cause de leurs caractéristiques biologiques, mais d’une vocation qui naît de la chair et de l’esprit. Une vocation qui correspond aussi à une grâce qu’il n’appartient à aucun pouvoir de méconnaître ou d’écraser.
