A travers les épreuves - France Catholique
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Le martyre des carmélites
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A travers les épreuves

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Cet été commençant s’accompagne d’horribles faits divers parmi lesquels la mort de Nicodème, ce petit garçon de 22 mois, noyé dans la fosse septique de la propriété de ses grands-parents en Ille-et-Vilaine, serre le cœur de tous les parents et de tous les grands-parents. À côté de cela, la valse des secrétaires d’État, obligés de démissionner parce qu’ils ont eu la malchance d’attirer l’attention par des attitudes hélas bien ordinaires chez les gens de pouvoir, laisserait presque indifférent. Sauf que l’on sent la fébrilité d’un gouvernement qui doit faire des choix drastiques et les faire accepter par l’opinion. Réduire la dette publique, est-ce possible sans un matraquage fiscal qui risque de casser la croissance économique et de briser la paix sociale ? La future défaite politique de la droite est annoncée par les sondages. Une éventuelle victoire de la gauche n’évoque d’ailleurs aucun lendemain qui chante pour les victimes de la crise… Telles sont les préoccupations des éditorialistes cette semaine.

Et pourtant, avec la perspective des vacances et du calme escompté du mois d’août, on voudrait prendre aussi le temps de réfléchir avec une certaine distance à d’autres événements qui nous ont beaucoup marqués ces derniers mois. Je veux bien sûr évoquer les orages qui se sont encore abattus sur notre Église catholique et qui peuvent être mis en relation avec le bilan d’une année riche, une fois de plus, en enseignements, initiatives et rassemblements. La vindicte qui s’est concentrée sur la personne de Benoît XVI, et qui a impressionné par son insistance, peut subsister dans certaines têtes, mais elle résiste mal à la force intérieure et à la constance d’un pape qui poursuit son chemin, en sachant qu’il est forcément parsemé de ronces, que c’est la loi de l’histoire et de l’incarnation du message évangélique.

Deux leçons nous paraissent devoir être tirées de cette expérience-là. La première est amère. Alain Besançon l’a résumée dans une formule d’une singulière gravité dans le cours d’un article publié par l’Osser­­vatore Romano : « Benoît XVI a contre lui l’ensemble de la société moderne, celle issue de la crise des années soixante, avec sa nouvelle morale et sa nouvelle religiosité. […] Cette fois, c’est l’autodémolition de toute la société, de la nature et de la raison. La gloire de son pontificat n’est pas visible. C’est celle du martyre. » 1

La seconde leçon est moins dure car il nous semble que l’entreprise obstinée de défendre et d’illustrer la foi, en cette période difficile, aboutit à des résultats qui, pour être discrets, n’en sont pas moins profonds, parce qu’ils passent par le secret des âmes, l’approfondissement des convictions, la conversion des cœurs et une haute germination de l’espérance à l’intérieur du vaste corps de l’Église.

G.L.

  1. Revue Commentaire, été 2010. Alain Besançon : « Un cinquième anniversaire ».