A-t-on le droit de parler de l'islam ? - France Catholique
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Le martyre des carmélites
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A-t-on le droit de parler de l’islam ?

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Une vive polémique a enflammé la scène publique, entraînant même une rupture grave à l’intérieur de la formation majoritaire. Le fait de consacrer un débat à la laïcité à partir de certaines difficultés d’adaptation des coutumes de l’islam aux règles républicaines est considéré par certains comme une stigmatisation de nos compatriotes musulmans. Il est vrai que plusieurs représentants du monde islamique se sont déclarés blessés par cette affaire et qu’ils considèrent qu’il y a une logique de surenchère sur le sujet à cause de la montée en puissance du parti de Marine Le Pen. Nous avons eu maintes fois l’occasion de tenter un discernement sur les questions posées à notre pays et à l’ensemble de l’Europe pour l’intégration d’une importante population musulmane, car il serait hypocrite de nier qu’il s’agit d’un véritable défi de civilisation. Il convient donc encore une fois de prolonger cette réflexion qui, de fait, doit échapper aux tentations simplistes, voire démagogiques.

Le premier principe à défendre concerne l’attention particulière que requiert une population aux conditions de vie précaires, dont la nation tout entière a la charge. On peut s’interroger sur les circonstances qui ont amené des foules de nouveaux venus sur notre marché du travail, sans qu’on ait vraiment mesuré les conséquences d’un phénomène de cette ampleur. Mais nous avons désormais la responsabilité de ces millions de personnes qui doivent trouver les moyens de leur développement social, économique dans un pays qui est devenu le leur.

Le second principe concerne l’intégration de cette population, en tenant compte, notamment de son identité religieuse. La liberté de conscience est garantie par notre constitution. La religion musulmane doit donc trouver sa place, en tenant compte des nécessités du bien commun et cela implique la neutralité de l’espace public et donc l’adoption de règles de comportement qui s’imposent à l’ensemble des citoyens.

Enfin, même s’il est difficile de parler de principe à ce propos, il existe un respect du pays d’accueil qui suppose qu’on reconnaisse son histoire, sa civilisation, ses mœurs. Une intégration réussie passe par un tel respect. Il doit donc se constituer une subtile synthèse au service d’une fraternité mieux assumée.