Le 1er juillet 1934, sur la commune de Planfoy, derrière Monseigneur Jean Delay, 10.000 personnes assistent à l’inauguration d’une statue du Christ, sculptée par Fredy Stoll (1869-1849), célèbre artiste de l’époque, connu en particulier pour ses monuments aux morts. Le commanditaire s’appelle Antoine Waton. C’est un imprimeur aisé établi à Saint-Étienne. Profondément chrétien, il a décidé d’offrir à la région ce Christ monumental, bâti sur un terrain situé au-dessus de son usine. Rapidement, le Sacré-Cœur du Guizay dédié à « ce peuple de travailleurs pour lequel il eut au temps de sa vie terrestre, de si touchantes prédictions » (Mémorial de la Loire, 1934), attire à lui de nombreux fidèles.
« Le pèlerinage, devenu maintenant traditionnel, à la statue monumentale du Sacré-Cœur qui se dresse sur la montagne de Guizay, voit croître d’année en année le nombre de pieux pèlerins. En ce dimanche 2 juillet, journée favorisée par un beau soleil que tempérait une légère brise, le nombre des pèlerins fut particulièrement important dès les premières heures. À la première messe, célébrée à 7 heures par le R.P. Croizier, c’était surtout la jeunesse, scouts et guides, qui composait l’assistance, mais une belle assistance, puisque plus de six cents communions furent distribuées », pouvait-on ainsi lire dans la Semaine religieuse du diocèse de Lyon en 1938, quatre ans seulement après l’inauguration.
Quel avenir pour le Sacré-Cœur de Guizay ?
Mais 85 années ont passé depuis l’inauguration. Avec la déchristianisation, les pèlerins ont vu leurs rangs s’étioler et les prêtres en mesure de prêcher de plus en plus rares. Le lieu, désormais parsemé de lignes à haute tension et d’antennes relais pour la téléphonie mobile, est désormais davantage fréquenté par les randonneurs qui viennent profiter du point de vue qui lui, toujours admirable, n’a pas changé et porte jusqu’aux monts du Forez. Mais les pèlerinages et processions sont désormais très rares, sinon inexistants.
Aujourd’hui, le Sacré-Cœur de Guizay pourrait connaître un destin nouveau, puisque les deux petits-enfants d’Antoine Waton, qui en ont hérité, souhaitent s’en défaire, faute de repreneur parmi leurs propres enfants. Le projet de donner ce terrain et ce sanctuaire au parc local du Pilat a échoué puisqu’en tant qu’établissement public, il ne peut recevoir un bien à caractère religieux, rapporte Le Progrès. Les héritiers recherchent donc activement une personne ou une association qui pourrait acquérir le terrain. À une condition : que soit préservée la statue du Sacré-Cœur.
Pour aller plus loin :
- La France et le cœur de Jésus et Marie
- Le défi du développement des peuples et le pacte de Marrakech - la fuite en avant des Nations Unies
- EXHORTATION APOSTOLIQUE POST-SYNODALE « AFRICAE MUNUS » DU PAPE BENOÎT XVI
- LE MINISTERE DE MGR GHIKA EN ROUMANIE (1940 – 1954)
- Vladimir Ghika : le contexte politique avant la guerre de 1914-1918