À Rome, comme à Paris - France Catholique
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À Rome, comme à Paris

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Pourquoi les médias français ont-ils donné un si faible écho à l’immense manifestation qui a eu lieu à Rome, samedi dernier, pour la défense de la famille ? Par son ampleur, elle était semblable à notre Manif pour tous. Mais il vaut mieux, sans doute, être discret sur ce genre d’événement, qui trouble le conformisme culturel parce qu’il montre qu’il y a une opposition dynamique, populaire, jeune, à ce qu’on présente comme des évolutions irréversibles de société. Il est vrai aussi que, comme chez nous, c’est une foule catholique qui s’est déployée dans la Ville éternelle et que c’est un motif supplémentaire de minorer le phénomène. Étant entendu que le catholicisme est du côté conservateur et que c’est contre lui qu’il faut lutter si l’on veut avancer vers ce qu’on croit être l’émancipation sociale.

Oui, il est vrai que de ce côté-là on continue à s’intéresser beaucoup à la famille, parce que l’on est persuadé qu’elle est la condition première de l’équilibre et de la maturation des personnes. C’est bien pour cela que le pape François a convoqué deux synodes, qui ont pour mission de rendre toutes ses chances à cette cellule fondamentale de vie. Certes, il est normal que, dans ce cadre synodal, on se préoccupe de la dissolution du couple et de ses conséquences. Mais le Pape lui-même a mis en garde contre une attente qui risque d’être déçue, celle qui laisse penser que l’Église pourrait changer sa doctrine et remettre en cause l’indissolubilité du mariage sacramentel. Il n’y a pas un seul membre de ces synodes dont l’opinion aille dans un tel sens. Une pastorale à l’égard de tous ceux qui vivent douloureusement leur situation de rupture et de privation des sacrements s’impose, mais sûrement pas au prix du déni du sacrement.

J’ai relevé qu’en Italie mes amis du mouvement Communion et Libération n’ont pas désiré se joindre à la manifestation romaine, parce qu’ils craignaient qu’elle n’accroisse les difficultés en créant un nouveau mur d’incompréhension. Il faudrait s’expliquer là-dessus. Il y a ce qui relève de l’action pastorale et ce qui relève de l’action civique. Il ne saurait y avoir de contradiction entre eux, mais c’est un beau champ de réflexion qu’il faudrait ouvrir à ce propos.

Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 24 juin 2015.