A propos du blasphème - France Catholique
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Noël : Dieu fait homme
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A propos du blasphème

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Le Christ a souvent été accusé de blasphème ; en général, quand Il avait fait un miracle un jour de sabbat. Le Christ n’a jamais condamné les lois juives contre le blasphème. Il voulait plutôt montrer par Ses œuvres qu’Il était Dieu, sans railler Yahvé ni blasphémer Son Père puisque le Père et Lui ne faisaient qu’un.

Le Christ a été exécuté selon la loi romaine, et donc crucifié, alors que la loi juive prescrivait la lapidation. L’accusation pesant sur Lui était celle de blasphème parce qu’Il avait affirmé qu’Il était Dieu. Sa crucifixion était justifiée par cette charge. Les Romains qui ne se souciaient guère des arguties des Juifs, décidèrent de ne pas examiner la validité de ces accusations.

Les informations qui nous parviennent presque chaque jour concernent des violations présumées de lois musulmanes contre le blasphème. Selon celles-ci, « Insulter » ou « railler » Allah, Mahomet ou le Coran est un crime qui mérite la mort. Peu importe dans quelle juridiction civile se produit ce blasphème présumé — en Arabie Saoudite, à Amsterdam, en Syrie, au Pakistan, à Paris ou ailleurs. Chaque musulman est en quelque sorte chargé d’appliquer la loi dont la juridiction est universelle.

Les lois occidentales contre « l’incitation à la haine » sont une version séculière des lois sur le blasphème, car les interdits ne concernent pas Dieu, mais certains personnages ou sujets. Selon les lois sur la calomnie, la diffamation ou la médisance, nous sommes tenus de dire la vérité sur Dieu et l’homme. Mais la liberté d’expression et la liberté de la presse relèvent aussi de considérations sur le blasphème. Découvrir si une accusation ou allégation est fondée n’est pas toujours facile. Certains sujets doivent être tournés en dérision. La formule classique recommande, au nom de la « tolérance », d’accepter d’éventuelles erreurs. Ceux qui s’opposent absolument à ce qu’on enquête sur leurs activités sont parfois ceux qui le mériteraient le plus.

Nier l’existence de Dieu ou d’Allah n’est pas un blasphème. Les lois sur le blasphème restent apparemment en vigueur même si Dieu et Allah n’existent pas. Ce qui cause le problème, ce n’est pas le blasphème en lui-même, mais les réactions dangereuses qu’il suscite. Plusieurs journalistes ont mentionné que Charlie Hebdo avait ridiculisé le Christ et le pape, pas seulement Allah et Mahomet. La différence, c’est qu’aucun chrétien n’a pensé que c’était une raison d’aller commettre un meurtre. Mais de nombreux musulmans ne voient pas les choses de cette manière. C’est le franchissement de cette ligne rouge qui pose le problème de l’islam.

La notion de liberté d’expression est ancienne. Aristote a déclaré que si nos plaisanteries blessent autrui, il faut les modérer. Par ailleurs, on est toujours tenu de respecter la vérité. Ridiculiser une vérité n’est pas la même chose que s’attaquer à une notion fausse et dangereuse. Si rien ne peut être tourné en dérision, tout est « vrai ». Peu de gens sont inquiétés pour avoir raillé Hitler, Staline ou Khomeiny. Tous les sujets peuvent devenir si sensibles pour nous que nous n’osons plus formuler la moindre critique. La caricature et la satire politiques sont un noble métier. Ceux d’entre nous qui ne sont jamais visés par la satire doivent sûrement susciter l’indifférence générale.

Je pense que les lois actuelles contre l’incitation à la haine sont très dangereuses. Dans le cas de l’islam, elles empêchent tout débat objectif sur la nature de cette religion. Ces lois permettent à un gouvernement de définir ce qui peut ou ne peut pas être examiné librement et correctement. Les lois contre le racisme, l’homophobie et l’antiféminisme relèvent de cette catégorie.

Par ailleurs, nous constatons que le silence est général sur les assassinats des chrétiens. Notre gouvernement et les médias semblent avoir pour politique de n’associer que rarement les termes « terroriste » et islam. Si bien qu’ils ne rapportent jamais en détail les exécutions de chrétiens par des musulmans. Peu de gens connaissent le nombre même approximatif des martyrs chrétiens d’aujourd’hui.

Dans une interview au Figaro, Rémi Brague a souligné que, quand il s’agit de l’avortement, nous tenons à le désigner autrement, en en faisant une « procédure », ou « une aide à la santé de la mère ». Le foetus « avorté » n’est jamais un « un être humain », ce qui est faux. Donc nous mentons. Nos lois et notre terminologie se conforment à ces mensonges.

De leur propre point de vue, les « terroristes » musulmans ne sont pas des terroristes, mais des défenseurs d’Allah. Le problème que leur réaction au blasphème pose est spécifique. Il a été souligné par le pape Benoît XVI. Est-il permis de tuer au nom d’Allah ? Dans l’affirmative, ce qui semble le cas, nous avons affaire à un problème qui dépasse le cadre du « blasphème » et des lois à ce sujet.

En bref, en présence d’une religion dont le dieu approuve qu’on tue pour venger toute raillerie le concernant nous sommes amenés à conclure que ce dieu n’en est pas un. En outre, nous devons reconnaître que les émeutes déclenchées pour défendre cette position échappent aux normes du monde civilisé.

Le principe du respect de toutes les religions comporte une limite. Il faut se demander ce que chacune prescrit. Celle qui prescrit qu’il est juste de tuer les sacrilèges n’est pas une vraie religion. Ce qui ne permet pas qu’on la tourne en dérision sans limite. Il faut signaler que, si on dépouille l’islam de ces lois et sanctions sur le blasphème parce qu’elles violent d’autres normes que la volonté d’Allah, l’islam historique s’en trouvera totalement modifié.

source : http://www.thecatholicthing.org/2015/02/03/blasphemy/

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Photographie Tuez ceux qui insultent l’islam !

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James V. Schall, S.J., qui a été professeur à l’Université de Georgetown pendant trente-cinq ans, est l’un des écrivains catholiques américains les plus prolifiques. Ses ouvrages les plus récents sont : The Mind That Is Catholic, The Modern Age, Political Philosophy and Revelation : A Catholic Reading et Reasonable Pleasures.