A propos de satanisme et de liberté religieuse - France Catholique
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Funérailles catholiques : un temps de conversion
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A propos de satanisme et de liberté religieuse

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Il y a une indubitable croissance de l’activité satanique aux États-Unis. Et nous ne pouvons être indifférents au fait que Satan – par l’intermédiaire de ses adeptes – a gagné une plus grande empreinte en arguant de ce que c’est nécessaire à la liberté religieuse.

Si l’on utilise les principes de la liberté religieuse, les satanistes ont remporté plusieurs victoires, incluant les programmes d’après-école dans l’État de Washington qui rivalisent avec le Good News Club, et les cours sataniques pour ouvrir une affaire de conseil municipal en Alaska. Et chaque jour, les nouvelles d’une plus grande activité satanique se multiplient.

Mais est-ce que nos lois exigent que le satanisme soit protégé comme une religion ?

La réponse brève est non. Jamais dans notre histoire, tradition, philosophie de gouvernement, le satanisme ne s’est vu accorder une telle protection. A l’évidence, protéger le satanisme reflète une manière de penser étrangère à la logique de la constitution des États-Unis sur la liberté religieuse.

Ainsi que James Madison l’a stipulé dans son célèbre « Mémorial et Remontrance contre les évaluations religieuses à l’Assemblée générale du Commonwealth de Virginie » :

Il est du devoir de chaque homme de rendre au Créateur un tel hommage s’il croit que cela lui est acceptable. Ce devoir prédomine, à la fois dans l’ordre du temps et du degré d’obligation, sur les réclamations de la société civile.

En d’autres termes, les droits de la conscience ou de la liberté religieuse ne sont pas des libertés abstraites applicables à n’importe quelle spiritualité que l’on cherche à embrasser. Elles sont enracinées dans une obligation envers Dieu. La liberté de religion exprimée dans le Premier Amendement est la liberté de vénérer Dieu en suivant les prescriptions de sa conscience, et pas la licence de Le dénigrer ou de Le ridiculiser.

Par contraste, le satanisme – que ce soit l’allégeance à l’ancienne au Malin ou la version athéiste moderne – est irreligion ou anti-religion, destinée à nier la dévotion à Dieu. Son but est de produire une société où la religion n’est plus considérée comme une tâche ou un droit inaliénable. Donc, accorder au satanisme les protections de la liberté religieuse sape plutôt que de renforcer les droits de la liberté religieuse en attaquant directement leurs fondements : l’existence d’un Créateur qui est la source de droits inaliénables.

Il n’y a aucune évidence que nos quatre Fondateurs ou les citoyens fondateurs aient compris la liberté religieuse comme incluant l’irreligion. Un tel droit n’a d’ailleurs aucun sens. La base minimale pour reconnaître la liberté religieuse – notre devoir commun de vénérer Dieu librement – ne peut soutenir le droit de devenir Son ennemi.

Dans son discours d’adieu, George Washington mettait ainsi en garde :
De toutes les dispositions et habitudes qui conduisent à la prospérité politique, la religion et la moralité sont d’indispensables soutiens. En vain cet homme revendiquerait-il l’hommage du patriotisme, celui qui travaillerait à renverser ces deux grands piliers du bonheur humain, les plus fermes appuis des devoirs des hommes et des citoyens.

Il y en a qui pensent que ne pas reconnaître le satanisme comme une religion mettrait en danger toutes les libertés religieuses. Mais ce n’est tout simplement pas vrai. Cette approche cherche un prétendu refuge dans la sincérité de la croyance comme le socle permettant d’accorder des protections à la liberté religieuse. Mais cela ne réussit pas à fournir un quelconque argument incontestable en faveur de la liberté religieuse. L’accent mis assez récemment sur la sincérité de croyance a réduit la religion d’un devoir moral raisonnable de tout homme à un exercice particulier et inintelligible d’auto-expression.

Si l’on suit ce raisonnement, il devient impossible de distinguer entre les réclamations faites par les Petites Sœurs des Pauvres et celles du Temple Satanique. C’est une forme de relativisme qui est arbitraire et ne peut pas créer de jurisprudence cohérente. Par exemple, pourquoi les réclamations d’un sataniste sincère – si une telle personne existe – seraient-elles meilleures que celles d’un catholique insincère ? Quelle est la proposition morale invoquée ? Quel est le point à propos de religion qui donne droit à la protection de la loi ? Pourquoi la sincérité compte-t-elle ?

Ce sont des questions sérieuses auxquelles il faut répondre, si le régime politique américain doit être convaincu que des exemptions religieuses doivent être accordées. Les générations à venir ne seront pas convaincues que l’on devrait être amené à faire quelque chose de mal parce que l’on y croit vraiment. Les propriétaires d’esclaves du Sud aussi ont cherché des justifications dans de sincères croyances religieuses. Pourtant, personne aujourd’hui ne pense que les Confédérés avaient le droit d’avoir des esclaves ou de faire sécession.

Aujourd’hui, les personnes religieuses doivent montrer qu’elles ne cherchent pas la liberté de faire le mal sous le masque de croyances religieuses « sincères ». Nous devons montrer que nous cherchons la liberté de faire ce qui est vrai, pas ce qui est faux. Se mettre du côté des satanistes ira à l’encontre de cet effort parce que cela concèderait que toutes les vérités religieuses sont relatives, à tel point que l’on ne peut même plus dire quelle est la différence entre Dieu et le Diable.

Exclure le satanisme de la protection de la liberté religieuse ne constitue pas non plus un traitement injuste qui saperait la règle de la loi. Les partisans de l’inclusion du satanisme sous la protection de la liberté religieuse citent couramment le passage d’Un homme pour l’éternité dans lequel St Thomas More discute avec le jeune Maître Ropers :

Ce pays est planté de lois d’un océan à l’autre – des lois humaines, pas divines – et si vous les coupez – et vous êtes justement homme à le faire – pensez-vous vraiment que vous pourrez tenir face aux vents qui souffleront alors ? Oui, j’accorderais au Diable le bénéfice de la loi pour mon propre salut.

Mais dans le cas présent, cet argument n’est pas convaincant. Dans le contexte du film, More ne faisait que parler de donner à tous le bénéfice de la loi. Il ne prétendait pas que le Diable avait droit à des droits en tant que Diable. Donc, si un sataniste veut faire respecter ses droits en vertu des lois du travail, il bénéficiera évidemment de la loi, comme tout autre travailleur.
Mais en tant que sataniste, il ne peut pas prétendre en bénéficier parce que le Diable n’a aucun droit en tant que Diable, et son irreligion non plus. Pour citer Lincoln, on « ne peut pas dire logiquement que quelqu’un a le droit de faire le mal. » En conséquence, nos lois devraient donner au Diable et à ses adeptes leur dû en ce qui concerne les revendications de droits invoquant la liberté religieuse : rien.

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Les fils et filles de Job écrasés par Satan par William Blake, 1810 [Morgan Library, New York]


Gunnar Gundersen est Savant Associé de l’Institut James Wilson sur les droits naturels et la fondation américaine. Ses domaines de recherche incluent la liberté religieuse, les droits de propriété et la jurisprudence.