À propos d'un sermon de Saint Basile - France Catholique
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Marie dans le plan de Dieu
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À propos d’un sermon de Saint Basile

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Il y a abondance d’opinions au sujet de la pauvreté. Pourquoi existe-t-elle ? Qu’y faire ? Certaines sont plus rares ; Saint Paul s’adresse ainsi aux Corinthiens : « lorsque l’ardeur y est, on est agréé pour ce qu’on a… Il ne s’agit pas, pour soulager les autres, de vous réduire à la gêne ; ce qu’il faut, c’est l’égalité. » (2 Co, 8:12-13).

St Basile le Grand († 379) écrit dans son troisième sermon sur la charité : « L’homme devrait comme la terre porter des fruits ; il ne devrait pas se faire concurrencer par la matière inanimée » la matière inanimée ne produit guère sans l’intervention de l’intelligence et du travail de l’homme. La terre a été créée telle que l’homme y porte son projet et le perfectionne.

À la suite de la Genèse, Basile nous dit : « La terre porte des récoltes pour vous, et non pour elle-même. » et il ajoute : « Quand on donne à un pauvre, on porte du fruit. » Nous devons nous soucier de nous-mêmes pour l’éternité : « Vous laisserez votre argent derrière vous ici-bas, que vous le vouliez ou non. » Mais ce que nous emporterons sera « ce que nous aurons gagné par nos bonnes actions. » Basile flatte même notre vanité : « devant le Juge universel la foule tout autour vous acclamera comme un bienfaiteur public. » Ainsi la question, tant platonicienne que chrétienne, du jugement dernier, viendra sur l’usage que nous aurons fait de nos biens.

Que font les gens de leurs richesses ? Basile, qui ne vivait pas cloîtré, déclare : « Ne voyez-vous pas comme les gens gaspillent leur argent en organisant du théâtre, des séances de boxe, des spectacles de mimes, de la lutte avec des animaux sauvages — spectacle écœurant — tout celà pour se faire honorer et applaudir par le peuple ? ».

« Votre récompense pour un bon usage des biens de ce monde sera la gloire perpétuelle. » Il se peut que notre récompense pour le « bon usage des biens » ne viendra pas en ce monde, même si nous aimons croire qu’accomplir des actes utiles nous servira ici-bas. Et Basile met les points sur les « i » : « allez, distribuez librement, généreusement, votre fortune à ceux qui sont dans le besoin. »

D’autres nous ont aidés en faisant des dons. Nous disons aux pauvres : « je n’ai rien à donner, je ne suis qu’un homme pauvre. » Basile rejette cette excuse : « Homme pauvre, vous l’êtes à coup sûr, privé des vraies richesses, vous manquez d’amour, de générosité, de foi en Dieu, et d’espérance pour le bonheur éternel. »

Nous avons remarqué ci-dessus que Paul insiste sur une forme de prudence. Nous n’avons pas à tout donner. Nous ne devons pas nous appauvrir. Devenant pauvres, nous aurions à faire appel à la charité d’autrui.

Basile nous dit de ne pas gaspiller notre argent en dépenses frivoles, par exemple aller au cirque ou aux combats de gladiateurs. Ni Paul ni Basile ne nous indiquent comment vient d’abord la fortune. En fait, nous ne voyons guère traiter cet aspect de la vie dans les documents ecclésiastiques. Tout comme Basile, nous parlons de « distribution », mais bien peu de la manière d’acquérir de quoi distribuer.

Nous avons parfois l’impression que quiconque a le nécessaire ou un surplus de biens matériels doit les avoir acquis de façon pas trop nette. Nous sommes donc en droit de nous approprier des gains injustifiés. De nos jours, c’est le pouvoir politique qui est le « Nous » avec le droit de « confisquer ».

Selon Basile, on ne peut parler de donner aux pauvres que s’il existe des gens qui ne sont pas pauvres. De plus, l’acquisition de la fortune, sa constitution, ne sont pas nécessairement faites au détriment d’autrui. On peut très bien accroître une fortune sans que ce soit en lésant qui que ce soit.

Nous vivons dans une société [occidentale] où l’immigration est un problème majeur. Pourquoi donc ? Principalement parce que des hommes vivent dans des sociétés où les politiques gouvernementales rendent impossible la production locale de richesses. Les pauvres font tous leurs efforts pour aller là où ils pourront être moins pauvres.

Mais a-t-on le droit d’être « non-pauvre » sans travailler pour acquérir les moyens de produire de la richesse ? Chacun devrait-il être le sujet d’un système de justice sociale impliquant que quelqu’un d’autre est responsable de lui procurer le nécessaire ? La logique de distribution de la fortune consiste à appauvrir tout le monde, et plus personne n’aura rien à donner.

Ceci explique, à mon avis, pourquoi Paul disait « lorsque l’ardeur y est, on est agréé pour ce qu’on a ». L’excuse de l’homme pauvre de Basile n’ayant rien à donner sera bientôt celle de tous dans une société qui n’apprend pas à produire des richesses pour, intelligemment et par le travail, donner de la richesse à tous.

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NDT : si nos gouvernants comprenaient qu’appauvrir un riche n’a jamais enrichi un pauvre ? … St Paul et St Basile le savaient bien déjà en leur temps.


Source : http://www.thecatholicthing.org/columns/2013/on-a-sermon-of-saint-basil.html