Parallèlement aux événements politiques qui accompagnent l’arrivée d’un nouveau gouvernement, les évêques de France sont réunis, ces jours-ci, à Lourdes. Le discours de leur président, Mgr Pontier, n’a pas été aussi bien relayé que celui de Manuel Valls, le même jour. Il est vrai qu’il ne s’inscrivait pas dans le même ordre pascalien. Celui de l’archevêque de Marseille était clairement dans l’ordre de la charité, notamment sa première partie qui relevait du genre de la méditation spirituelle. Pourtant, si je lis certains de mes confrères, notamment Libération, qui, paradoxalement, consacrait hier son titre principal de une à Lourdes, reléguant un peu dans l’ombre l’investiture du gouvernement, j’ai le sentiment que c’est le même traitement idéologique et politique qui est appliqué au gouvernement et à l’Église.
Bien sûr, je ne suis pas naïf ou hypocrite. Je n’ignore pas que les débats de la société concernent les catholiques et qu’il y a des différences de sensibilité entre eux qui peuvent aller jusqu’à créer des déchirures. Il suffit de s’intéresser à l’histoire récente du catholicisme français pour s’en convaincre. Mais il y a tout de même une sérieuse difficulté. Car les membres d’une même Église devraient communier dans cet ordre de la charité et cela devrait imprimer une certaine différence à leurs prises de positions, à leurs débats et même à leurs querelles. C’est la raison pour laquelle je ne me retrouve pas du tout dans les commentaires de mes confrères et je refuse personnellement d’entrer dans ce petit jeu ou cette dialectique.
Que l’on fasse tourner toute la problématique du catholicisme aujourd’hui autour de l’ajournement d’une conférence d’une dame, professeur de philosophie, à Bordeaux me paraît carrément abusif. Et, pour tout dire, j’en ai assez de cette péripétie qui nous détourne des vraies questions et des lumières que nous demandons à la Révélation pour mieux discerner nos choix pour l’avenir de la société, de la famille et de notre humanité elle-même !
Chronique lue sur Radio Notre-Dame le 10 avril 2014.
Pour aller plus loin :
- INTRUSION DE LA THEORIE DU GENRE A L’ECOLE ET DANS LA SOCIETE
- LE MINISTERE DE MGR GHIKA EN ROUMANIE (1940 – 1954)
- Le défi du développement des peuples et le pacte de Marrakech - la fuite en avant des Nations Unies
- Vladimir Ghika : le contexte politique avant la guerre de 1914-1918
- Sur le général de Castelnau et le Nord Aveyron.