À l’origine du Rosaire - France Catholique
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Noël : Dieu fait homme
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À l’origine du Rosaire

En quelques siècles, le Rosaire s’est imposé comme l’une des dévotions les plus populaires de la chrétienté.
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« De multiples façons de réciter le Rosaire sont possibles et permises. »

« De multiples façons de réciter le Rosaire sont possibles et permises. »

© Pascal Deloche / Godong

Le poète marial que fut Paul Claudel parle de la Sainte Vierge comme l’Élue qui entraîne tous les fidèles à sa suite, gravissant à reculons les échelons du Rosaire pour les guider. Sur cet escalier de cent cinquante marches à l’origine, certains montent et d’autres descendent, parcourant ainsi les joies, les douleurs et les gloires de Dieu. Cent cinquante : le chiffre symbolise les cent cinquante Psaumes que les communautés monastiques ne cessent de chanter. L’origine du Rosaire est donc très logiquement liée à la vie monastique bénédictine, lorsque les frères convers, au IXe siècle, furent invités à réciter cent cinquante Pater Noster en place des Psaumes car ils ne savaient point lire et, de plus, n’assistaient pas aux grands offices puisqu’ils devaient travailler aux besoins matériels de la communauté. Puis, au XIe siècle, les Ave Maria, sous la première forme brève de cette salutation évangélique, remplacèrent la prière enseignée par le Maître à ses Apôtres.

La mise en ordre du XIVe siècle

Le Rosaire est un florilège, une couronne – tel est le sens du mot latin. En gravissant chaque marche, chaque grain du chapelet, celui qui prie entre ainsi au cœur de la vie du Christ et de la Sainte Vierge. Tel fut le but de la mise en ordre opérée par le moine Henri de Calcar au XIVe siècle, lorsqu’il unit Pater Noster et Ave Maria, en créant les dizaines du chapelet, entrecoupées par le Notre Père. L’étymologie du terme « chapelet » qui apparaît est particulièrement attachante : le chapelet était une coiffe ornée de fleurs qui était un cadeau présenté à la bien-aimée. Le Rosaire devient alors la couronne offerte à la Très Sainte Vierge. Les chartreux vont poursuivre l’œuvre des bénédictins au XVe siècle. Les dominicains ne sont donc pas les inventeurs ou les fondateurs du Rosaire mais ils en seront bientôt les plus efficaces apôtres, à commencer par Henri de Suso, puis, en 1470, Alain de La Roche qui partage ces dizaines en mystères joyeux, douloureux et glorieux et qui initiera les confréries du Rosaire, d’abord à Douai puis dans toute l’Europe – plus de cent mille à la fin du XVe siècle ! Ce dominicain compose aussi des clausules, des versets, à lire avant chaque Ave Maria, ceci pour aider à la contemplation et pour éviter une récitation trop mécanique. Alors certes, la Légende dorée fait remonter la diffusion du Rosaire à saint Dominique lui-même qui aurait reçu une révélation directe de la Sainte Vierge en 1208 à Notre-Dame de Prouilhe, à l’époque de l’hérésie albigeoise et pour combattre ces erreurs. Mais ce n’est qu’à la fin du XVe siècle que cette pieuse anecdote est rapportée. Ce qui est certain en revanche est la transmission par les chartreux aux dominicains qui donneront une dimension universelle à cette dévotion.

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