À l’annonce par le Président Trump du prochain transfert de l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem, le monde musulman a réagi avec violence et en proférant des menaces. Mahmoud Abbas, président de l’Autorité palestinienne a menacé de ”dangereuses conséquences”. Le porte-parole du président Turc Erdogan a averti que ce transfert était ”une lourde faute” car ”Jérusalem représente pour nous une ligne rouge”. Bekir Bozdag, vice-Premier ministre a déclaré que le transfert jetterait le monde ”dans un brasier sans fin”. Et le roi d’Arabie saoudite Salman a lancé un avertissement : le transfert ”serait une provocation flagrante envers les musulmans dans le monde entier”.
Les dirigeants occidentaux ont réagi à l’unisson : S.S. François, Mme le Premier ministre britannique Theresa May, Mme le Chancelier d’Allemagne Angela Merkel, et le Président français Emmanuel Macron ont tous critiqué l’annonce de Trump. En même temps, les patriarches et les responsables des Églises de Jérusalem ont adressé au président Trump une lettre le mettant en garde : « le transfert de l’ambassade répandra haine accrue, conflit, violence et souffrances dans Jérusalem. »
Mais il y a là une contradiction évidente. Comme le remarque Robert Spencer, rédacteur en chef de ”Djihad Watch” [blog tête de file du mouvement anti-djihad aux États-Unis] dans un article récent, ces dirigeants se sont affichés comme défenseurs de la théorie ”Islam, religion de paix et de tolérance”, qui ne serait pervertie que par une poignée de terroristes. S.S. François, par exemple, a bien dit que « l’islam authentique et une lecture appropriée du Coran s’opposent à toute forme de violence. » Lors d’une autre déclaration, il a tracé une équivalence morale entre islam et catholicisme : « Si je parle de violence islamique, je dois aussi parler de violence catholique. » Voici plus d’une décennie que divers dirigeants religieux ou laïques nous affirment que la violence n’a rien à voir avec l’Islam.
Mais si c’est ce qu’ils croient pour de vrai, pourquoi craindraient-ils que le transfert d’une ambassade entraîne — selon la lettre des dirigeants religieux de Jérusalem — « haine, conflits, violence et souffrances » ?
Pour Spencer, admettre que l’annonce inciterait les musulmans à l’émeute montre que le Pape et autres dirigeants reconnaissent implicitement la vérité à propos de l’islam, « que les multiples incitations à la violence et à la haine qu’on trouve dans le Coran et la Sunnah poussent les musulmans à un comportement violent autant pour un regard de travers que pour un transfert d’ambassade. »
Après tout, on ne parle pas ici d’une petite poignée d’agitateurs qui seraient désavoués par une immense majorité, mais d’émeutes et de violences se répandant partout, globalement — « qui, dans la région puis dans le monde entier allumeraient un brasier incontrôlable. » selon le vice-Premier ministre Turc.
Et il semble que le ”feu” serait justifié car, selon le roi Salman, le déménagement « serait une provocation flagrante envers les musulmans du monde entier ». On peut parier à coup sûr que le roi Salman comprend mieux l’islam que Merkel, Macron, May et le Saint-Père. Et l’affaire le concerne davantage.
Il semble admettre que les musulmans sont terriblement portés à la violence. Il comprend qu’ils sont très susceptibles car leur religion et leurs chefs religieux les y incitent. De plus, comme il le sait sans aucun doute, pratiquement n’importe quoi peut être pris pour une provocation. En juillet dernier, un ”jour de colère” soldé par l’assassinat d’une famille Israélienne, a été déclenché par la pose, au nom de la sécurité, de détecteurs de métaux au Mont du Temple. Un simple exposé de S.S. Benoît à l’Université de Regensburg a entraîné émeutes et meurtres.
Il n’existe pas de limite au nombre d’offenses que peuvent ressentir des musulmans. Ajoutée aux nombreuses différences qui les séparent, cette notion devrait faire écarter l’idée étrange qu’on pourrait trouver une équivalence morale entre islam et catholicisme. Ce sont des croyances totalement différentes. Nul ne menacerait d’émeutes mondiales suite à une offense à la foi catholique. Et pourtant si une catégorie aurait de bonnes raisons de se révolter, c’est bien celle des catholiques et autres chrétiens. Les chrétiens en de nombreux lieux du monde islamique sont soumis à des persécutions, sinon à l’extermination. Battus, violés, décapités, leurs églises sont réduites en cendres.
Alors, d’un côté, les croyants musulmans sont décidés à en découdre sur la question de principe du transfert d’une ambassade et, d’autre part, les chrétiens demeurent pacifiques même devant les massacres et les mises à mort par le feu. Combien de temps encore, peut-on se demander, les dirigeants de l’Église vont-ils adhérer à ce slogan mensonger selon lequel islam et chrétienté seraient des fois également pacifiques ?
Religieux comme laïques, les dirigeants sont empêtrés dans une contradiction flagrante. Ils nous racontent que l’islam est une religion de paix et de justice, et pourtant nous mettent en garde contre toute forme de provocation envers ses fidèles. « Ne reconnaissez pas Jérusalem comme la capitale d’Israël. Ne dessinez pas de caricatures susceptibles d’offenser les musulmans. Ne portez pas de symboles religieux pouvant les provoquer.
Couvrez vos femmes et vos statues. Ne faites pas sonner vos cloches au voisinage des musulmans. Ne les critiquez pas de persécuter les chrétiens car, selon les paroles d’Ahmed al-Tayeb, grand Imam de l’Université Al-Azhar s’adressant à S.S. François, c’est une ligne rouge à ne pas franchir. »
« Restez tranquilles, tout ira bien. ». Ce sont les paroles de Mohamed Atta aux passagers du vol N°11 d’American Airlines peu avant l’impact avc le Centre Mondial du Commerce à New York. Ce n’était alors guère un bon conseil. Et ce ne l’est pas non plus maintenant. Alors que l’islam étend son emprise dans le monde, il devient de plus en plus évident que la politique ”ne faites surtout rien pour les provoquer” ne fonctionne pas, et ne fonctionnera jamais.
12 décembre 2017
Source : https://www.thecatholicthing.org/2017/12/12/on-moving-the-american-embassy-to-jerusalem/