Dans deux jours seulement, Benoît XVI sera en Angleterre! Jean-Paul II l’avait déjà précédé au pays d’Elizabeth II et cela avait été un événement. C’était le premier pape à se rendre dans la nation qui avait rompu spectaculairement avec Rome au XVIe siècle, en créant une Eglise schismatique, dirigée par le propre souverain anglais.
Elizabeth II est toujours chef de l’Eglise anglicane. Mais il est notable qu’elle recevra cette fois Benoît XVI en Ecosse, où elle ne jouit pas de la même dignité ecclésiale. Nous avons appris, il y a quelques jours seulement, que la conversation entre le pape et la reine serait de nature religieuse. Voilà qui donne à réfléchir sur le caractère de cette visite avant tout pastorale ! Les choses sont en train de bouger au Royaume-Uni. Un peu dans tous les sens, d’ailleurs, puisqu’on sait qu’une forte minorité d’anglicans est tentée par l’adhésion à l’Eglise de Rome, tandis que la hiérarchie de l’Eglise d’Angleterre est terriblement secouée par la perspective d’ordonner des évêques homosexuels après que des femmes ont été admises au sacerdoce.
Oui, les choses ont bougé depuis Henri VIII, et l’exécration dont fut longtemps l’objet le papisme en Angleterre s’est estompé. La séparation ne fut pas anodine, puisque le catholicisme fut longtemps proscrit dans les îles britanniques et que la population catholique d’Irlande fut cruellement persécutée. Aujourd’hui, la forte minorité catholique du royaume n’est plus suspectée de manque de loyalisme à l’égard de Sa Gracieuse Majesté et de son gouvernement, même s’il n’y a jamais eu un seul Premier ministre de confession catholique. On peut présumer, quoi qu’en disent certains, que l’accueil fait au Pape sera plus que courtois, chaleureux. Mais nous reviendrons demain sur l’enjeu le plus décisif de l’événement.
Chronique lue le 14 septembre sur Radio Notre-Dame