« Une jeunesse refera la France » - France Catholique
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Le martyre des carmélites
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« Une jeunesse refera la France »

Henri, le « héros au sac à dos » a repris le chemin des cathédrales après son passage à Annecy où il a mis en fuite l’assaillant des bords du lac. Il souhaite redevenir un humble pèlerin porteur d’un message pour la jeunesse.
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Henri devant la cathédrale d’Arles.

Henri devant la cathédrale d’Arles.

© Le chant des cathédrales

Dans quel état d’esprit êtes-vous ?

Henri : J’ai hâte de retrouver un esprit d’aventure avec un programme plus ou moins déterminé. Après la visite de l’abbaye de Hautecombe sur les bords du lac du Bourget où reposent les ducs de Savoie, j’irai visiter la cathédrale de Belley dans l’Ain, puis je me dirigerai vers la Bourgogne afin de découvrir celles d’Autun et de Dijon pour gagner ensuite Belfort et Strasbourg. Les cathédrales nous ouvrent à ce qui nous dépasse, ce qu’il y a de grand et de beau. Ceux sont des pierres éternelles ! J’ai été très ému lors de mon périple dans le sud de la France de découvrir les cathédrales paléochrétiennes de Grasse et d’Antibes où il y a 1 500 ans des hommes partageaient la même foi que nous. J’essaie de transmettre cette ferveur perceptible à travers la mémoire de ces lieux.

Avez-vous un lieu de prédilection pour prier dans une cathédrale ?

Oui, je m’assois toujours près du narthex sous l’orgue sur les bancs au fond de la cathédrale. Cela me permet de prendre toute la mesure de la beauté de ces édifices. Je suis un fou d’art gothique et j’ai été sensible à la découverte du patrimoine religieux du sud de la France mais je sais que je vais beaucoup aimer toutes celles qui maillent le territoire dans le nord de notre beau pays.

Avec du recul, comment percevez-vous votre présence sur les lieux de l’attaque à Annecy ?

Je suis de plus en plus convaincu qu’il n’y a pas de hasard. Le Bon Dieu voulait que je sois là, au bon endroit, au bon moment comme si cela était téléguidé. Plusieurs indices me font penser que j’étais entre les mains de la Providence. Je n’aurais pas dû m’arrêter à Annecy. Or j’y suis resté un jour et demi. Ensuite, j’ai flâné le long du lac, puis je me suis assis sur un banc. Pourquoi ? Je ne le sais pas… Tout comme je ne peux donner aucune explication au fait que j’ai pris le chemin de droite plutôt que celui de gauche. Pour moi, l’effroyable attaque est porteuse d’un message très symbolique : un demandeur d’asile syrien sombrant dans la folie et frappant des enfants et un pèlerin catholique qui agit. Je prie pour que tous les hommes politiques en tirent les leçons.

Où avez-vous trouvé la force d’agir ? Dans votre foi et votre éducation chrétienne ?

La foi est quelque chose de mystérieux que j’ai reçu au baptême et j’ai grandi dans le creuset catholique, mais mon ancrage familial est très important. J’ai la chance de venir d’une famille très engagée militairement au service de la France du côté paternel, et d’être issu du côté maternel d’une noblesse de campagne avec un grand-père toujours maire en exercice d’une commune. Ce dernier m’a toujours dit : « La plus belle seigneurie est la seigneurie de soi-même. » Le scoutisme m’a nourri de l’idéal chevaleresque et ma famille m’a irrigué de l’histoire de France.

Comment priez-vous ?

Je loue Dieu sur le chemin des cathédrales et j’aime beaucoup chanter. Je suis aussi très attaché à la prière du rosaire. Prendre le temps de dire 150 fois « Je t’aime » à la Vierge Marie, cela signifie qu’on l’aime encore plus. Ce n’est pas seulement un « coucou maman » à la manière d’un enfant quand il part à l’école, il s’agit plutôt de passer du temps avec elle afin de lui porter une véritable attention.

Quels sont vos saints et vos lectures de prédilection ?

Mes saints préférés sont les quatre saints chevaliers français bien sûr ! Saint Louis, saint Henri, sainte Jeanne d’Arc et l’archange saint Michel. Pour les livres, j’aime Jean Raspail et Antoine de Saint Exupéry avec une préférence pour Terre des hommes.

Avez-vous le sentiment d’être devenu un modèle de chrétien engagé ?

Non, je ne suis pas un modèle mais j’ai la certitude d’appartenir à une jeunesse qui n’est pas en voie de disparition. Bien au contraire ! Cette jeunesse vue au pèlerinage de Chartres notamment refera le pays. En 1980 au Bourget, saint Jean-Paul II avait proclamé : « France, qu’as-tu fait des promesses de ton baptême ? » Cette jeunesse est en train de lui répondre de deux façons et j’essaie d’en témoigner humblement : il est temps de relever la tête, de la tourner vers la grandeur et de ne plus subir et, enfin, il est urgent de dire au monde que nous allons nous battre pour le Christ. Depuis le drame d’Annecy, je ne me sens pas investi d’une mission mais je sais que je dois faire passer un message : à partir du moment où on s’ouvre aux grandes et belles choses, l’âme agit et résiste.