Sans compter la grâce divine, notre besoin le plus urgent à présent est une Encyclique sur l’homosexualité. Faute de quoi, les évêques catholiques américains devraient publier une lettre pastorale collective au sujet de l’homosexualité. Sinon, chaque évêque américain devrait faire paraître sa lettre diocésaine sur l’homosexualité.
Pourquoi est-ce, selon moi, urgent ? Parce qu’une vaste campagne se répand aux États-Unis, au Canada et en Europe (particulièrement en Allemagne) pour modifier ou supprimer l’enseignement catholique séculaire au sujet de la pratique homosexuelle. Si on ne résiste pas efficacement à cette campagne, l’Église catholique des États-Unis, tout comme nombre d’Églises protestantes, court vers son suicide institutionnel.
Permettez que je cite quelques aspects de cette campagne.
Primo : le livre pro-« LGBT » Building a Bridge [Lancer un Pont] entre l’Église catholique et la communauté « LGBT », par le célèbre écrivain Jésuite, le Père James Martin. Cet ouvrage a reçu l’approbation du cardinal Kevin Farrell (au Vatican, préfet du Dicastère sur la Laïcité, la Famille et la Vie), du cardinal Joseph Tobin, de Newark, et de Mgr Robert Mc Elroy, évêque de San Diego.
Secundo : il semble évident que l’étudiant-type en Faculté catholique est favorable au mariage homosexuel, et vous prend pour un bigot étroit d’esprit si vous n’êtes pas d’accord.
Tertio: on entend un silence assourdissant en chaire sur ce sujet. Exceptionnel est le prêtre qui dit à ses paroissiens lors de son homélie à la Messe dominicale que la sodomie homosexuelle est, selon l’Église catholique, un atroce péché.
Quarto : la pratique de l’homosexualité est répandue chez les prêtres et les séminaristes. Nul ne connaît les chiffres précis, mais selon la majorité des personnes interrogées, la proportion de prêtres homosexuels (ou l’ayant été dans leur jeunesse) est de loin plus élevée que dans l’ensemble de la population.
Quinto : on relève une nette tendance chez les catholiques, y-compris parmi les prêtres et évêques, à condamner les agressions sexuelles sur des mineurs sans condamner en même temps l’homosexualité de prêtres qui concerne au moins 80 % des cas, condition préalable aux dites agressions ; (condition sine qua non pour reprendre une formule quasi-sacrée du langage de l’Église).
Cette tendance à condamner les abus sexuels tout en évitant de condamner l’homosexualité était bien marquée voici quelques semaines lors du synode des évêques à Rome.
Que devraient dire l’encyclique ou les lettres pastorales, objets de ma suggestion ?
De tels documents devraient par-dessus tout répéter l’ancien enseignement Catholique sur le sujet : un enseignement prenant ses racines dans la Genèse et la Loi de Moïse. La lettre rappellerait que l’Ancien Testament tolérait des exceptions pour l’inceste (qui donc les enfants d’Adam et Eve pouvaient-ils épouser?) ainsi que des exceptions pour la polygamie (horribles péchés dans les deux cas), mais absolument aucune exception au sujet de la sodomie homosexuelle.
Cette condamnation est reprise par les épitres de St. Paul, (en particulier dans le premier chapitre « homophobe » de son épitre aux Romains) et se retrouve clairement dans les paroles de Jésus qui cite -a/ les péchés de Sodome et Gomorrhe et -b/ le passage de la Genèse « homme et femme Il (Dieu) le créa. »
Cette « Lettre » rappellerait, ce qui va sans dire, que notre devoir d’amour chrétien pour notre prochain implique l’amour pour nos voisins homosexuels, mais pas l’approbation de leur péché, ce que le mouvement « LGBT » attend pourtant des chrétiens.
De même, nous devons aimer également les voleurs, les menteurs, ceux qui battent leur femme, les adultères, les fornicateurs, les membres de la Mafia. Mais sans pour autant approuver leur comportement fautif.
La lettre en question devrait aussi préciser qu’il est bien difficile de nos jours, oui, vraiment difficile pour les catholiques de réprouver l’homosexualité car nombre de relations, amis, voisins, collègues, partenaires de tennis nous trouveraient étroits d’esprit et plutôt sans-cœur.
Pire encore, notre réprobation peinera nos amis homosexuels, ou parents d’enfants homosexuels, qui ressentiront de notre part une sorte de détestation envers eux ou leurs enfants.
Cette lettre devra vous préciser : « en tant que catholiques, il vous faut choisir entre votre foi ou l’approbation de vos amis, voisins etc. » Choisir la première formule risque de vous faire perdre de vieux amis. Autrement dit, vous pourrez subir une sorte de mini-martyre. Mais il s’agit de votre religion. Si ça ne vous plaît pas, allez donc voir une obédience protestante « libérale » telle que l’Église épiscopalienne ou l’Église unifiée du Christ.
Alors, bien sûr, ce mouvement tant national qu’international, est en pleine croissance pour fustiger toutes les expressions de l’antique morale chrétienne — « langage haineux » à éradiquer de tout l’espace public, y-compris des réseaux internet, sous peine de poursuites.
Si vous êtes un vrai chrétien, vous êtes évidemment disposé à affronter les lions au nom de votre foi. Mais si vous ne craignez pas de faire face aux lions, pourquoi craindriez-vous la réprobation de vos amis et voisins ?
Pour nombre de catholiques il est « déraisonnable » de penser que notre religion nous incite à rejeter ce qui passe pour « moral » pour nos amis, nos voisins, et même nos dirigeants. Mais une encyclique devrait expliquer pourquoi — selon une source autorisée — la question relève des hommes, et non de Dieu.
8 mars 2019
Source : https://www.thecatholicthing.org/2019/03/08/an-encyclical-on-homosexuality/
Photo : Une attention pastorale particulière envers les homosexuels.