Partie du Sacré-Cœur de Montmartre, le 7 juin, la Grande Marche doit arriver les 14 et 15 août au Bessillon et à Cotignac, lieux d’apparitions de saint Joseph et de la Vierge Marie, pour conclure un parcours placé sous le patronage des trois Cœurs de la Sainte Famille. Des semaines de marche en poussant la statue de saint Joseph, tenant l’Enfant-Jésus sur les épaules, avec des équipes qui se relaient. Tout au long des kilomètres, les pèlerins, dont le nombre oscille entre 7 et 60 selon les étapes, ont dû faire face à un certain nombre d’imprévus qui nourrissent leur foi. « Nous avons vite fait le parallèle avec saint Joseph », explique Tanguy Levesque, co-organisateur de la Grande Marche. « Avant la fuite en Égypte, l’ange lui a simplement dit : “prends la mère et l’enfant”. Puis, ce fut à lui de prendre les décisions », continue-t-il. Ainsi, la statue va de village en village, sans que les pèlerins sachent forcément où ils dormiront. « Au fil des jours, on comprend que la grande dévotion que l’on peut avoir à saint Joseph, c’est celle de la confiance », note Tanguy Levesque, émerveillé par l’hospitalité proposée par les Français, le soir, aux pèlerins.
« Les cœurs des Français sont plus ouverts qu’on ne croit », a ainsi confirmé Arnaud Bouthéon, un des organisateurs, lors de la halte à Paray-le-Monial. Tout en notant que cet apprentissage de la confiance suppose un « désembourgeoisement… ».
Ces rencontres sont aussi l’occasion pour les organisateurs de compiler des fioretti, des anecdotes, qui reflètent notamment l’attachement populaire à saint Joseph. Ainsi, près d’Auxerre, devant une maison aux volets fermés, les pèlerins voient un homme, en larmes, en train d’allumer des bougies. En discutant avec lui, ils apprennent qu’il pleure la mort d’une amie, tuée par son mari quelques jours plus tôt. « Nous nous sommes pris dans les bras, car il était bouleversé par la présence paternelle que représentait saint Joseph », explique Tanguy Levesque qui, refusant d’y voir une simple coïncidence, a appris que cet homme « était né un 19 mars, jour de la Saint-Joseph. »
La marche, très longue, permet de se plonger dans la vie de saint Joseph, « lui qui a été choisi pour être gardien de la Sainte Famille », avance Stanislas Péronnet, président de la Marche Saint-Joseph et co-organisateur de la Grande Marche. « Que Marie, dont le Cœur a battu en même temps que celui du Christ qu’elle portait dans son ventre, ait fait pleinement confiance à Joseph, cela donne une unité de vie qui est un modèle pour nous. »