Synode sur l’Église : le temps des questions - France Catholique
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Synode sur l’Église : le temps des questions

À l’initiative du pape François, la première session du synode sur l’avenir de l’Église s’est ouverte le 4 octobre à Rome. Beaucoup de questions, pas encore de réponse.
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© Antoine Mekary / Godong

Prier à l’intention du synode. C’est ce qu’a demandé le pape François lors de l’Angélus du 1er octobre. Ce synode, qui s’est ouvert le 4 octobre, réunira à Rome, jusqu’à la fin du mois, 464 personnes – évêques, religieux et laïcs – venues du monde entier, dont 365 pourront voter sur les questions qui leur seront soumises. 82 femmes y participent. Son thème ? Rien moins que « l’avenir de l’Église ».

À l’issue de consultations en 2021 dans les diocèses – rassemblant peu de jeunes, en tout cas en Europe –, un document de travail, l’Instrumentum laboris, a été rédigé pour guider la réflexion des membres de l’assemblée synodale. Parmi les sujets évoqués, beaucoup sont contraires à l’enseignement traditionnel de l’Église, et font l’objet de débats passionnés : l’ordination d’hommes mariés, l’accès des femmes au diaconat, la place des laïcs dans la gouvernance de l’Église, l’accueil des personnes divorcées et remariées, polygames ou homosexuelles… Une autre question touche à la nature de l’Église plus encore qu’à son fonctionnement : quelle autorité l’évêque conserve-t-il dans une Église qui se veut « à la fois synodale et hiérarchique » ?

Dans ce contexte, cinq cardinaux, Walter Brandmüller, Raymond Burke, Juan Sandoval, Robert Sarah et Joseph Zen ont adressé cinq questions – dubia, « doutes » – au pape. La première donne la mesure de leur inquiétude : « Est-il possible que l’Église enseigne aujourd’hui des doctrines contraires à celles qu’elle enseignait auparavant en matière de foi et de morale ? »

Les « dubia » de 5 cardinaux

Les cardinaux s’interrogent aussi sur la légitimité de cette assemblée synodale qui ne comprend qu’« une sélection choisie de pasteurs et de fidèles, alors que l’autorité suprême de l’Église appartient exclusivement au Pontife romain et […] au collège des évêques ».

Le cardinal Gerhard Müller, qui fut préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, déplore lui aussi que le mot « synode » soit devenu « un terme passe-partout » ouvrant la voie à une « protestantisation » de l’Église, dont le synode allemand serait un symptôme manifeste.

Face à ces interrogations, le Vatican a rendu public le 2 octobre une réponse du pape François lors d’un précédent échange de courriers privés avec ces cardinaux. Pour le Souverain pontife, « les changements culturels et les nouveaux défis de l’histoire ne modifient pas la Révélation, mais peuvent nous stimuler pour mieux expliciter certains aspects de sa débordante richesse ».

Les débats se poursuivront encore plus d’un an puisque la session conclusive de ce synode se tiendra en octobre 2024, selon le calendrier voulu par le pape François, avant que lui-même ne rende ses propres conclusions en 2025.