Signe de Croix - France Catholique
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Le Québec terre de mission
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Signe de Croix

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Se signer par habitude en traçant sur son corps ce que nous nommons le « Signe de la croix » n’est pas anodin : cette prière, la plus courte, est en même temps d’une densité que nous ne pouvons pas mettre de côté.

« Au nom du Père, et du Fils, et de l’Esprit Saint, Amen »… Qu’il en soit donc comme le demandent les « Trois qui sont un seul Dieu » ! Les Trois qui, en quelque sorte, nous prient en premier ! « Priez, Nous vous en prions ». L’Infini Trinitaire se penche vers les vermisseaux que nous sommes en se mettant à nos pieds, comme le fit Jésus, le Christ, quand Il lava les pieds de ses apôtres.

En somme, prier est l’acte principal que notre Très Sainte Trinité veut de nous. Non les holocaustes, non les sacrifices géants, non les aventures à travers les océans, les massifs himalayens, mais d’abord notre plus humble aveu d’amour ! De faiblesse aussi comme de fragilité. Un agenouillement du corps, du moins de l’esprit et de l’âme. S’abîmer en Dieu. Adorer un instant, tout étant oublié. Balbutier des demi-syllabes. Dire Merci car enfin nous lui devons tout. Et se taire, car il n’y a plus de mots.

Un saint disait à Dieu, en langue italienne : « Méfis-Toi de moi, je puis Te trahir à n’importe quel instant ». Ce qui est certain, je le sais d’expérience.

Les holocaustes de bestiaux cela ne fut jamais la tasse de thé de notre Dieu Trine, cela fut dit maintes fois par les traducteurs des paroles bibliques. Les esprits blessés, les cœurs affligés, voilà ceux qu’Il désirait entendre, rencontrer, soigner de son amour, déjà si proche du Bon Samaritain… Les sacrifices géants, Il n’est pas contre, Il a besoin de ces coureurs de montagne qui font résonner les trompettes, non plus de Jéricho, mais des cœurs à évangéliser : « Allez baptiser toutes les nations au Nom du Père et du Fils et de l’Esprit Saint »… sans toutefois ne jamais cesser d’être des « tout petits », de ceux qu’Il veut qu’on les Lui confie.

Le Père Perboyre, du Lot, se saisissait de cette petitesse quand, en Chine et tout au long d’une année de sombre et multiple enfer, il vécut une passion dont on ne peut pas comprendre le tout de l’horreur qu’elle fut ! J’imagine parfois qu’à certains moments d’abrutissement terrifiant, il ne devait être capable que de penser à cette si courte formule, gardée dans sa bouche tel un viatique, sans même avoir la force d’articuler autre chose que ces quelques mots : « Au nom du Père, du Fils, de l’Esprit-Saint, amen ».

Quel bourreau aurait pu l’emporter contre cette prière, contre ces Trois qui sont un seul Dieu ?