Retour aux fondamentaux - France Catholique
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Retour aux fondamentaux

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Marche pour la vie, Paris, 2019.

Marche pour la vie, Paris, 2019.

© Michel Pourny

En protestation contre la décision de la Cour suprême des États-Unis de révoquer l’arrêt qui garantissait le droit à l’avortement dans l’ensemble du pays, un mouvement de protestation international s’est levé pour défendre ce que ses porte-parole ont décrété être une avancée majeure de la législation moderne. Le Monde titre à la une sur « La grande régression de la Cour suprême ». Élisabeth Borne, Premier ministre, s’est ralliée à la proposition de sa formation politique pour faire entrer ce « droit » à l’avortement dans la Constitution, afin de le protéger de possibles fluctuations politiques. De ce fait, le débat sur l’avortement, permanent aux États-Unis, s’est réinvité en France, à ceci près qu’il se trouve accaparé par les partisans d’une libéralisation dont les exigences sont de plus en plus démesurées.

Refus d’une réflexion de fond

L’unique argument avancé ne se signale guère par sa subtilité et sa profondeur philosophique. Il n’est question que « d’empêcher quiconque d’entraver le droit des femmes à disposer de leur corps ». Répété à n’en plus finir depuis des décennies, il a pour effet d’éluder la présence au sein du corps féminin d’un embryon qui a toutes les promesses pour lui, dès lors qu’il est accueilli avec toute la tendresse maternelle en suivant les étapes qui l’amènent jusqu’à la naissance. Mais la dignité de cet embryon est niée sauvagement, au prétexte qu’il ne serait qu’un « amas de cellules ».

Proposition éminemment anti-scientifique, puisqu’il est établi maintenant que dès la fécondation, tout le patrimoine génétique est acquis, qui contient les conditions de son entier développement.

Mais la militance en faveur de la libéralisation de l’acte abortif – dont on élude pudiquement la réalité meurtrière – se caractérise par le refus d’admettre toute vraie réflexion philosophique. Elle s’associe à une mentalité nihiliste qui finit par recouvrir tous les aspects de l’existence humaine, jusqu’à sa disparition par le suicide assisté. Triste monde !

Ce que dit la Révélation

Bien sûr, on ne manque pas de dénoncer l’inspiration religieuse des adversaires de l’avortement, en désignant les évangéliques américains à l’œuvre dans les États réputés conservateurs. Oui, il est vrai que la révélation biblique permet d’envisager le mystère de la fécondation et du développement embryonnaire sous un éclairage contraire à toute régression nihiliste.

« C’est toi qui as créé mes reins, qui m’as tissé dans le sein de ma mère. Je reconnais devant toi le prodige, l’être étonnant que je suis : étonnantes sont tes œuvres toute mon âme le sait. Mes os n’étaient pas cachés pour toi quand j’étais façonné dans le secret, modelé aux entrailles de la terre. J’étais encore inachevé, tu me voyais ; sur ton livre, tous mes jours étaient inscrits, recensés avant qu’un seul ne soit ! » (Ps 138).

Il reste, il est vrai, qu’au-delà de ce retour aux fondamentaux, il y a la charge de tous les drames sociaux qui expliquent les solutions extrêmes. Il importe donc que les défenseurs de la vie se mobilisent au service de celles qui sont en détresse et de leurs petits.