Rappelé à la vie : une critique du film « Breakthrough » - France Catholique
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Marie dans le plan de Dieu
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Rappelé à la vie : une critique du film « Breakthrough »

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Le premier tome de l’œuvre de Dickens « Le conte de deux cités » est intitulé « Rappelé à la vie », ce qui fait référence à un homme relâché de la Bastille après dix-huit ans d’emprisonnement. Ce titre aurait convenu à merveille pour l’histoire vraie de John Smith racontée dans le nouveau film de Roxann Dawson, « Breakthrough », l’histoire vraie d’un adolescent passé à travers la glace d’un petit lac près de Saint Louis en 2015. Il est resté sous l’eau durant quinze minutes et sans pouls perceptible durant quarante-cinq minutes de plus (« cliniquement mort », en d’autres termes) mais il fut rappelé à la vie après que sa mère ait prié à l’hôpital sur son corps sans vie. Et c’est à ce moment que l’histoire prend vie.

Mais le garçon, John Smith (joué par Marcel Ruiz), survivra-t-il après avoir été privé si longtemps d’oxygène ? S’il passe le cap de la première nuit d’hôpital, souffrira-t-il de séquelles neurologiques ? Aura-t-il seulement jamais une vie normale après cela?Tout le monde dit à madame Smith de ne pas garder trop d’espoir, de se préparer au pire. Joyce leur glapit : « pas de discours négatif ! »

Le film est basé sur le livre : « L’impossible : l’histoire miraculeuse de la foi d’une mère et de la résurrection de son enfant », écrit par Joyce, la mère adoptive de John.Ce sous-titre sert fort bien de révélation de l’intrigue et annonce le dénouement, qui est vraiment une fin très heureuse.

Chrissy Metz ( de « This Is Us », à la télé) joue une Joyce Smith légèrement rustaude, comme elle l’était peut-être – ce qui est parfaitement compréhensible durant le calvaire décrit. En tout cas, regardant l’interprétation de mademoiselle Metz, vous avez certainement le sentiment de regarder une véritable personne.

Mais elle s’adoucit. Il y a une scène sur le toit de l’hôpital dans laquelle Joyce éclate d’anxiété et de colère envers Dieu. Alors qu’elle contemple le ciel nocturne les yeux plein de larmes, il commence à neiger. La musique enfle. C’est comme si le scénariste Grant Nieporte et la réalisatrice Roxann Dawson ne pouvaient résister à un autre miracle. C’est un peu exagéré, bien que… vous savez, c’est l’hiver.

Ce sont les débuts de madame Dawson comme réalisatrice (elle est mieux connue comme l’actrice qui a joué B’Elanna Torres, l’ingénieur-chef mi-Humaine mi-Klingonne de « Star Trek Voyager ») et elle est très douée pour créer le suspense et déclencher l’émotion dans une histoire qui, par sa nature, nécessite beaucoup des deux pour crever l’écran.

Mais ce qui sort vraiment « Breakthrough » du paysage parfois ennuyeux des films chrétiens est sa distribution. Mademoiselle Metz et Josh Lucas sont excellents en parents du jeune John mais les second rôles sont aussi bons que vous pouvez les trouver dans un film : Mike Colter, célèbre pour « Luke Cage » en secouriste qui tire John de l’eau glacée ; Sam Trammel, acteur à succès de cinéma et de théâtre, en médecin urgentiste qui est le premier à soigner le jeune de 14 ans sans vie ; Dennis Haysbert (« The Unit » et « 24 ») en médecin de l’hôpital pour enfants Cardinal Glennon à Saint Louis et Topher Grace (« That ’70s Show ») en pasteur de l’église évangélique des Smith, avec certaines scènes qui m’ont rendu heureux d’être catholique.

Ceci dit, je pense que le film brosse le portrait de la communauté chrétienne entourant les Smith avec compétence et émotion – et pas seulement dans une scène où Joyce se traîne à la maison, exténuée, pour découvrir que les voisins ont nourri et sorti le chien de la famille et rempli le réfrigérateur mais également dans nombre de scènes dans lesquelles des individus et des groupes prient, dans et hors de l’église, pour la survie et la guérison de John. Les miracles viennent de Dieu, mais il est bon d’être au milieu de bonnes personnes qui croient à la puissance de la prière.

Le mieux de tout, « Breakthrough » ne craint pas d’affronter la théologie, et pas seulement pour se demander pourquoi Dieu permet la souffrance mais aussi pourquoi certains sont capables de la supporter et d’autres non. Ce n’est jamais est-ce que Dieu peut guérir telle personne mais le veut-il. C’est un grand mystère.

Maintenant, comme pour les guérisons à Lourdes, on pourrait objecter que, attendu que des issues inattendues se produisent en médecine, les attribuer à une intervention divine est la confirmation d’un parti pris. Mais les circonstances de l’accident de John Smith, de sa survie et de sa guérison complète suggèrent quelque chose de plus.

Et ce n’est pas comme si la science était évacuée de « Breakthrough » puisque la majeure partie de l’action du film se déroule dans un hôpital, où les meilleurs médecins font de leur mieux, en dépit du fait qu’ils sont convaincus comme d’un fait scientifique que la survie de John, sans même parler de sa guérison, est impossible. Pourtant, deux semaines et deux jours après qu’il gisait sans vie et que sa mère priait sur lui, John Smith est sorti de l’hôpital sur ses deux jambes.

Ç’aurait déjà été un miracle qu’il survive avec des séquelles, quelles qu’elles soient. C’est un double miracle qu’il ait été non seulement rappelé à la vie, mais à une vie abondante.

« Breakthrough » est classé sous contrôle parental.

Source : https://www.thecatholicthing.org/2019/04/29/recalled-to-life-a-review-of-breakthrough/

Brad Miner est rédacteur en chef de « The Catholic Thing », membre confirmé de l’institut Foi & Raison et secrétaire du bureau de l’Aide à l’Eglise en Détresse aux USA. C’est un ancien rédacteur littéraire de « National Review ».