Quand la croix dérange - France Catholique
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Funérailles catholiques : un temps de conversion
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Quand la croix dérange

La remise en état d’une croix sur un terrain communal de Bazouges-Cré-sur-Loir est un bel exemple de collaboration entre une mairie et l’Église. Malgré la colère des libres-penseurs locaux…
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La croix restaurée

La croix restaurée

© Association pour la sauvegarde du patrimoine de Bazouges-Cré

Surpris. Les 2 500 habitants de la commune de Bazouges-Cré-sur-Loir, dans la Sarthe, avaient pourtant l’habitude de voir Michèle Sadoulet et les membres de son Association pour la sauvegarde du patrimoine de Bazouges-Cré se mobiliser pour restaurer une fontaine ou un calvaire. Mais au printemps dernier, c’est curieusement la restauration et la réimplantation d’une croix sur un terrain communal qui a suscité la colère des militants départementaux de la Libre-pensée. Oublié dans une grange Il faut dire que ce calvaire ne passe pas inaperçu : il fait 1 m 80 de haut et pèse 120 kg. Édifié sur un terrain privé au XIXe siècle, il fut ensuite oublié dans une grange pendant une cinquantaine d’années. L’association l’a reçu de la part d’une veuve qui mettait en vente sa propriété et Michèle Sadoulet a sollicité la Fondation Notre-Dame pour restaurer ce Christ. Le maire de la commune, Gwenaël de Sagazan, lui a trouvé un endroit sur une parcelle communale, pour que cette croix soit au plus près de son emplacement d’origine, le long d’un chemin de randonnée. C’est alors que les anticléricaux de la Libre-pensée ont brandi la loi de 1905 et se sont par la suite émus d’une bénédiction, le 27 juin dernier, en présence du député de la circonscription et de nombreux élus. « Comment comprendre cette inauguration officielle avec prêtre et édiles réunis, alors que la République a séparé les Églises de l’État depuis 1905 ? », argumentent-ils dans un communiqué. Michèle Sadoulet, de son côté, se place sur le terrain culturel : « Ce n’est pas de ma faute si notre patrimoine est essentiellement chrétien ! » La présidente de l’association à l’origine de la remise en état continue : « La mairie précise, elle, qu’elle n’a pas mis un euro d’argent public. » La réimplantation de la grande croix a fait l’objet d’une délibération au conseil municipal, ce qui fait dire au Père François Cléret, curé des paroisses de Bazouges-Cré, « qu’il y a eu beaucoup de fluidité dans la concertation pour remettre le Christ dans le paysage de la commune. Chacun est resté à sa place, dans l’ordre : mairie, Église, citoyens, et nous avons été capables de travailler ensemble. Je me réjouis que tous aient eu à cœur de rendre de nouveau visible ce signe de la foi des chrétiens. »
Le Père François Cléret, bénissant la croix le 27 juin dernier.
Le Père François Cléret, bénissant la croix le 27 juin dernier.
Une croix par an Alors que la dernière procession jusqu’au pied de cette croix avait eu lieu dans les années 1960, soixante-dix personnes ont assisté à la récente bénédiction. « Et nous aurions été encore plus nombreux s’il n’y avait pas eu les restrictions liées au coronavirus », ajoute le Père François Cléret. « Cet événement n’est pas rare et je m’en réjouis ! L’an dernier j’ai déjà béni une croix sur la commune voisine de Thorée-les-Pins. En moyenne cela m’arrive désormais une fois par an. » Depuis la réinstallation officielle de la croix en juin dernier, les partisans de la Libre-pensée n’ont plus fait de remous. Le Christ de Bazouges est ainsi le beau symbole d’une croix victorieuse sur l’anticléricalisme et l’indifférence à notre mémoire chrétienne.