Les évêques des États-Unis se sont réunis la semaine dernière à Baltimore pour leur rencontre annuelle. Un des sujets qu’ils choisirent de traiter cette année concerne ce qui peut être à présent la pire menace pour la santé spirituelle et physique des catholiques aux États-Unis. Ménages brisés, fin de l’état de Grâce, et dans nombre de cas destruction de vocations sacerdotales et de vie religieuse. C’est un fléau nommé pornographie.
La pornographie procure d’immenses profits à ses auteurs et à ses diffuseurs. Sa source principale se trouve à Los Angeles et elle se répand, hélas, non seulement dans tout le pays, mais dans le monde entier, offrant des arguments aux islamistes extrémistes qui dénoncent la décadence de l’Occident. Bien que répandue et vue essentiellement par des hommes, elle est aussi regardée, souvent par curiosité, par des femmes qui en sont généralement écœurées (certaines cèdent à la tentation et y succombent).
L’auteur de ces lignes est un prêtre qui entend des milliers de confessions chaque année.
À l’époque de mon ordination la pornographie avouée à confesse se répandait sous forme de magazines distribués avec le courrier. Actuellement la quasi-totalité de la pornographie arrive par internet, accessible à quiconque en a envie. Dans notre pays les hommes qui s’y adonnent se comptent par millions, et vivent des fantasmes dégradants, avec souvent des effets néfastes pour leurs épouses ou leurs amies.
Le Catéchisme de l’Église Catholique nous met en garde, nous, chrétiens, contre la pornographie. Nous devons non seulement éviter de la chercher et de la regarder, mais aussi repousser toute image susceptible de se présenter — par exemple, spectateur innocent d’un film, étant surpris par une séquence sexuelle explicite.
Que peut-on faire ? Les évêques pourraient donner des « micro »-conseils aux personnes ainsi que des « macro »-conseils aux groupes concernés. Naturellement, la pornographie, comme toute autre forme de péché, n’a rien de nouveau et durera sans doute jusqu’à la fin des temps. Cependant, l’importance du problème, la difficulté pour éviter la contamination, et la menace pesant sur l’innocence des enfants sont le résultat sans précédent des progrès techniques de notre époque et de la régression morale. C’est un signal frappant qui montre que l’Église aux U.S.A. est en lutte contre ce produit mortel qui tue les âmes par millions chez nous comme de par le monde.
Toutes les familles désireuses d’élever leurs enfants dans un amour sain, bonne sexualité, maternité, mariage, devraient faire tout leur possible pour mettre leur foyer à l’abri de la pornographie. De plus, tous les établissements catholiques d’enseignement, à tous les niveaux, ne devraient pas négliger leur devoir de vanter à leurs élèves la beauté de la chasteté, et les aider à comprendre que la gravité des abus dans le domaine sexuel est lourde de conséquences devant Dieu et devant les hommes. L’attirance réciproque de l’homme et de la femme, convenablement maîtrisée, permet aux humains de participer au plan de Dieu en concevant, portant, élevant des vies humaines. Une part du plan divin pour peupler le royaume des cieux d’âmes sauvées se trouve dans la beauté du pur amour et des saints mariages issus d’un tel amour.
Je suis impatient de voir comment nos évêques traiteront la question à l’avenir. La pornographie blesse non seulement l’âme de celui qui s’y adonne, elle en fait un coupable qui dérobe ce qui ne lui appartient pas. La consommation de pornographie entraîne pour beaucoup une addiction et, comme avec d’autres addictions, appelle des doses plus fortes et plus fréquentes pour obtenir un même effet. Rien d’étonnant, alors, qu’en certains cas la pornographie pousse au viol, à l’abus et à la violence sur des enfants.
Puisque la pornographie est à la fois un péché mais aussi une addiction, celui qui s’adonne à ce mal mortel pour l’âme devrait non seulement confesser le péché, mais aussi chercher l’aide d’un professionnel pour soutenir ses efforts à s’en défaire.
Suivant une méthode générale, on combat ce genre de péché comme les autres. D’abord, par la confession des péchés, puis, en état de grâce, on peut recevoir le réconfort de la présence du Christ par l’Eucharistie. La dévotion à notre Mère Bienheureuse est aussi un grand soutien pour combattre l’impureté sous toutes ses formes. Il faut aussi prendre des précautions contre les occasions de péché en installant un filtre sur l’ordinateur afin d’éviter les intrusions pornographiques. Autre précaution : ne pas être seul dans la pièce quand on consulte l’internet.
Quelques suggestions pour ceux qui sont englués dans ce genre de comportement fautif. Tout d’abord, à l’approche de l’Année de la Miséricorde annoncée par S.S. François, et commençant par la Fête de l’Immaculée Conception, les consommateurs repentants de pornographie, comme tous les autres pécheurs, ne devraient jamais désespérer de la miséricorde de Dieu et de Son pardon. Ils ne devraient jamais perdre l’espoir de se libérer de leur esclavage, avec l’aide ininterrompue de la grâce de Dieu.
21 novembre 2015.
Source : http://www.thecatholicthing.org/2015/11/21/pornography-our-greatest-ongoing-spiritual-threat/
