Plus de 340 praticiens ont protesté contre une déclaration d’un représentant de l’Ordre national des médecins à l’Assemblée nationale qui ouvrait la voie à une légalisation de la PMA pour les femmes seules et les couples de femmes.
Dans une tribune publiée dans le Figaro de ce matin, ces médecins, représentant quant à eux les différents secteurs de leur profession, dénoncent au nom du serment d’Hippocrate ce consentement ainsi donné à cette extension de la Procréation médicalement assistée. Ils manifestent leur opposition pour quatre raisons :
1. « La PMA pour les femmes célibataires et pour les couples de femmes n’est pas une indication médicale », mais plutôt « un acte intrusif chez une personne qu’on sait en bonne santé », et donc « sort du champ médical », ce que l’Ordre des médecins devrait avoir à cœur de souligner, selon eux.
2. La « souffrance des femmes » en désir de maternité invoquée par le représentant de l’Ordre des médecins devant les députés « n’est pas un argument recevable », estiment les cosignataires de la tribune : ceux-ci considèrent d’une part qu’une telle souffrance ne disparaîtra pas automatiquement avec la naissance d’un enfant, et d’autre part, que « la souffrance affective n’est pas un passe-droit accordé au médecin pour s’immiscer de manière active dans la vie intime et privée ».
3. L’intérêt supérieur de l’enfant « doit être au centre des préoccupations », et implique une « relation structurante avec deux adultes de sexe différent », comme l’a souligné l’Académie nationale de médecine le 2 mai 2018. Ceci amène à se soucier de « ne pas nuire » à l’enfant.
4. Enfin, « en ne s’opposant pas à la PMA non médicale, l’Ordre des médecins laisse la porte ouverte à tous les abus », considèrent les signataires, qui mettent en garde contre la danger d’« ouvrir le marché du corps humain ».
« Science sans conscience n’est que ruine de l’âme », disait jadis Rabelais, qui, lui aussi, était médecin…
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