Notre guerre tribale - France Catholique
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Notre guerre tribale

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Nous avons déjà assez entendu parler – et plus qu’assez – des garçons catholiques de Covington, impliqués dans un de ces scénarios de moralisation que de nos jours, les réseaux sociaux font apparaître instantanément comme par magie. Ces garçons blancs, catholiques, issus d’une école secondaire privée du sud du pays, coiffés de chapeaux avec le logo MAGA 1 manifestaient à Washington contre l’avortement ? Forcément, ils étaient racistes et affirmaient prétentieusement les « privilèges des blancs ». Et n’oubliez pas : ils déniaient aux femmes leurs droits reproductifs ! Ainsi, en réalité cela a commencé à côté du monument Lincoln, comme une attaque contre les garçons par des activistes Hébreux Noirs s’appelant eux-mêmes « Pédés », et pire encore (c’est sur l’enregistrement) ; Ensuite ils ont rencontré un activiste indien, et de nouveau l’enregistrement complet ne montre rien d’autre qu’une situation embrouillée, qui ne révèle absolument rien ; Nous avons de nouveau une guerre tribale généralisée en Amérique. Les réseaux sociaux sont devenus de façon générale un vaste égout plein d’actes de violence – plus votre vertu apparente est grande, plus elle est sensible et offensée, outrageante et violente envers l’autre bord. Pire, honteusement, les medias grand public s’y sont mis aussi . Des medias d’information tels que le New York Times, et CNN ont répété les calomnies sur les garçons – et ensuite, ont été obligées d’admettre que les vidéos de surveillance avaient « changé la donne ». Des médias sérieux sont censés se renseigner sur le contexte et juger avec justesse avant d’attiser le genre de divisions sociales qui sont déjà trop évidentes de nos jours. Aucun n’a émis de rétractation ni d’excuses pour autant que je sache. Le Times a publié un très bon article de David Brooks sur la façon lamentable dont avait été faite la publicité de cet incident. Il conclut que, parmi les différents acteurs de l’évènement les garçons de Covington avaient montré le comportement le moins critiquable. Résultat : Des commentateurs de son article ont dit carrément, « oui, mais cela ne fait rien car à la base, la vérité c’est la lutte entre le privilège des blancs, et l’irrespect à l’encontre d’un indigène américain âgé, c’est cela la vérité. Notre guerre tribale serait moins déprimante si les chrétiens eux-mêmes se retenaient de ces jugements stéréotypés, mais ils ne le font pas. Je vois cela très souvent quand des libéraux modérés, que je connais personnellement, sont accusés d’être en cheville avec des groupes radicaux et d’avoir les mêmes opinions alors que je sais qu’ils ne les partagent pas. Moi-même, par exemple, j’ai fortement critiqué des choses que le pape François a faites ou dites ces cinq dernières années. Mais c’est affligeant de voir la manière dont certaines personnes parlent alors de lui. Un chrétien doit être scrupuleux en ce qui concerne la vérité, qui est un des noms de Dieu. Une conséquence du fait de lancer des attaques sauvages est que lorsqu’il y a vraiment quelque chose qui réclame une forte dénonciation, les critiques sont rejetées comme excentriques. TCT n’autorise plus les commentaires dans les colonnes du site, parce qu’ils menaient souvent à des échanges mécontents et peu charitables que le personnel perdait beaucoup trop de temps à essayer de contrôler et de gérer. Et nous ne sommes pas le seul site qui ait dû limiter les commentaires. D’autres peuvent se satisfaire de ce genre de comportement, nous ne le pouvons pas et ne le ferons pas. Dans ce contexte, il est bon de dire un mot d’un autre incident, à Notre Dame cette semaine, qui est inquiétant parce que cette université est la plus prestigieuse institution catholique d’enseignement supérieur d’Amérique, et qu’elle devrait savoir – et agir – mieux quand il est question de vérité et de justice. Récemment, l’université a décidé de cacher les peintures murales du campus qi dépeignaient Christophe Colomb, la Croix, et les amérindiens. Le président John Jenkins en a présenté un raison embrouillée. Clairement, il voulait répondre aux protestations des amérindiens tout en « préservant les œuvres d’art dont le but originel était de célébrer les immigrants catholiques qui à l’époque étaient marginalisés dans la société, mais de le faire d’une manière qui évite d’en marginaliser d’autres involontairement». En particulier du fait que Christophe Colomb représente « l’exploitation, l’expropriation des terres, la répression des cultures dynamiques, l’esclavage, et les nouvelles maladies provoquant des épidémies qui ont tué des millions de personnes. » Mais ce n’est pas le cas. En fait, j’ai écrit un livre sur les controverses concernant Colomb en 1992, 500° anniversaire de son premier voyage. Il y a des choses à critiquer, mais rien qui approche ces accusations sommaires. Mais ne vous contentez pas de ma parole. Bartholomé de Las Casas, O.P., le fameux « défenseur des indiens » écrit ceci : « En vérité, je ne veux pas blâmer les intentions de l’amiral, car je l’ai bien connu, et sais que ses intentions étaient bonnes. » L’amiral, dit Las Casas, ne savait tout simplement pas ce qu’il devait faire dans ces circonstances sans précédent de la rencontre entre deux mondes qui jusqu’alors ne se connaissaient pas. Et il y a un autre aspect de cette histoire, parce que l’esclavage et les sacrifices humains étaient chose courante dans les territoires que les Espagnols ont tout d’abord explorés. Comme le dit Carlos Fuentes, un romancier mexicain qui n’était pas un grand ami du christianisme : « On ne peut qu’imaginer la stupéfaction des centaines et des milliers d’indiens qui ont demandé le baptême quand ils en sont arrivés à réaliser qu’on leur demandait d’adorer un Dieu qui s’est sacrifié lui-même pour les hommes, au lieu de se sacrifier eux-mêmes aux dieux. » Toutefois, je ne tiens pas trop à défendre ces fresques. Ce sont de médiocres représentations d’une version fantaisiste de Christophe Colomb apportant la foi au nouveau monde. En termes purement historiques, ces amérindiens craintifs et humiliés ne correspondent à rien. Mon souci, c’est que quelque chose de plus important se prépare. Parce que si Notre Dame prend ce chemin, elle pourrait aussi bien cacher tous les crucifix et les peintures du Christ sur le campus : Dans le régime actuel en effet, certaines personnes pourraient trouver qu’ils les excluent et les marginalisent. Après tout, Jésus était un « homophobe » qui a prévenu : « En vérité je vous le dis, tant que le ciel et la terre ne passeront pas, il ne disparaîtra pas de la loi un seul iota, un seul point sur l’i. » (Matt V 17) La loi de Moïse traite les actes homosexuels d’ « abominations ». Elle dit également « homme et femme Il les créa », voilà évidemment la source de cette maladie mentale très répandue, la « transphobie ». Un certain type de progressistes, y compris des progressistes catholiques, envisageraient même de penser que le devoir d’ « aller enseigner toutes les nations » est un acte intolérant. Un catholique – n’importe quelle personne qui se consacre à la vérité – doit en venir à ces questions à partir d’une toute autre perspective, avec le courage de se dresser – en public et dans toutes nos institutions orientées vers la culture – contre toutes les sortes de stéréotypes, mais particulièrement dans des conflits moins concernés par la recherche de la justice contre les erreurs du passé que par la marginalisations actuelle du christianisme. Source : https://www.thecatholicthing.org/2019/01/23/our-tribal-warfare/ Image: La reine des cœurs de Sir John Tenniel ( Alice au pays des merveilles ), 1865 [«Non, non!» Dit la reine. “ Sentence d’abord – verdict ensuite. ”]

 

  1. Make America Great Again = rendre à l’Amérique sa grandeur