Aujourd’hui 11 novembre, où l’on fête la victoire de la Première Guerre mondiale, une cérémonie particulière a lieu au Mont-Valérien. Le dernier compagnon de la Libération, Hubert Germain, récemment décédé, sera inhumé dans la crypte du mémorial inauguré par le général de Gaulle le 18 juin 1960. Il se trouve que j’habite depuis quelques mois à proximité du Mont-Valérien. C’est pour cela que je compte assister à la cérémonie, étant très sensible à la symbolique de ce lieu de mémoire. Comment oublier que c’est dans le fort du Mont-Valérien que plus d’un millier de résistants ont été fusillés pendant la Seconde Guerre mondiale ? Parmi les tout premiers d’entre eux, Honoré d’Estienne d’Orves.
J’ai accompli plusieurs fois le pèlerinage jusqu’au mémorial, avec le vif sentiment de me trouver relié à l’histoire de mon pays en ce qu’elle a de plus tragique. Certes, cela fait bien longtemps que la paix est revenue et que la réconciliation est intervenue entre les anciens belligérants. Mais nous n’en sommes pas moins tributaires du sacrifice de nos anciens qui ont permis à notre nation de vaincre l’hydre totalitaire. Depuis le sommet du mont, on dispose d’une vue extraordinaire sur Paris, cette capitale qui fait notre fierté. Et il existe d’évidence une relation étroite entre la symbolique du mémorial et cette ville à partir de laquelle s’est construite l’unité française.
Mais il y a aussi ici une autre présence. Celle du prêtre allemand Franz Stock, aumônier des prisons parisiennes, qui assista la plupart des prisonniers jusqu’à leur lieu d’exécution. Sa mémoire est particulièrement bénie. Et nous pouvons lui adresser une prière au terme de notre pèlerinage.
Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 11 novembre 2021.