Une sordide affaire de famille, avec méchanceté et violence d’un côté. Avec douceur et paix de l’autre.
Venceslas – ou Vaclav – n’a pas 22 ans quand Boleslas, son frère, vient l’assassiner alors qu’il se rend à l’église. La victime n’a pas eu une jeunesse heureuse. Orphelin de père à 13 ans, il devient alors duc de Bohême. Sa mère est haineuse et avide de pouvoir. Elle fait assassiner sa belle-mère, Ludmila, qui a trop d’influence sur Venceslas. Elle persécute les catholiques.
En montant sur le trône, Venceslas rappelle les prêtres persécutés, mène de grandes réformes sociales et politiques. « Généreux pour le peuple, ferme avec les grands », dit-on de lui. Il rachète souvent des esclaves sur le marché de Prague et les fait éduquer. S’il suréquipe son armée, c’est pour imposer le respect. Pour sauver la paix, il préfère un combat singulier avec l’adversaire pour épargner son peuple.
Il agace son frère, païen et violent, par son genre de vie irréprochable. Sa mort est décidée. Le 27 septembre 929, Boleslas tire l’épée et le blesse à la tête. Venceslas dégaine, mais noblement se ravise et jette son arme : « Je pourrais t’écraser comme une mouche, mais la main droite d’un serviteur de Dieu ne doit jamais être fratricide. » Les complices de son frère l’achèvent. Il est le patron vénéré de la Bohême et des Tchèques : « Il est leur martyr, leur père, leur héros, leur cantique, leur espoir, leur triomphe, leur orgueil, leur image, leur prince, leur prière, leur cierge et leur couronne », écrit-on.
La couronne des rois de Bohême devait reposer sur la tête du saint quand les princes ne la portaient pas.
Le millénaire de sa mort donna lieu, en 1929, à des festivités grandioses.
Étymologie du nom
D’origine slave vaclaf « couronne » et slava, « gloire ».
Célébrités
Le premier président de la République tchèque, Vaclav Havel.
Pensée spirituelle à la lecture de la vie de Venceslas :
« La vérité doit s’imposer sans violence. » (Léon Tolstoï)
Courte prière à saint Venceslas
« Saint Venceslas, consolez ceux qui sont tristes et chassez tout ce qui est mal. »
Pour aller plus loin :
- Vladimir Ghika : le contexte politique avant la guerre de 1914-1918
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- EXHORTATION APOSTOLIQUE POST-SYNODALE « AFRICAE MUNUS » DU PAPE BENOÎT XVI
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