Le charisme pétrinien - France Catholique
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Marie dans le plan de Dieu
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Le charisme pétrinien

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Ce n’est pas la première fois qu’une tempête affecte l’Église. Il y en a eu plusieurs de première grandeur dans l’histoire. Mais en dépit de leur gravité, la catholicité n’a cessé de se reconnaître dans le centre romain pour la guider et la redresser. Le père de Lubac affectionnait particulièrement cette formule. À l’intérieur du réseau universel que constitue l’épiscopat, disait-il, il existe un centre, un point de repère obligatoire : l’Église particulière de Rome que gouverne le successeur de Pierre « premier des douze » suivant l’expression de saint Matthieu. Et d’insister : l’évêque de Rome est « celui qui maintient l’unanimité dans le corps des évêques ».

C’est là, bien sûr, une conviction catholique, non partagée par tous les chrétiens, certains ayant adopté d’autres formules ecclésiales. Il ne faut pas se cacher que ce caractère particulier de l’évêque de Rome a fait l’objet de nombreuses polémiques, périodiquement réanimées. Ainsi, au moment de la renonciation de Benoît XVI on a assisté à une véritable explosion, comme si la papauté renonçait à une partie d’elle-même en perdant notamment « son aura sacralisée ». C’est tout simplement que le charisme propre à Pierre est insupportable à certains, qui s’acharnent contre lui, dès que l’occasion leur en est donnée.

La crise actuelle pourrait constituer une occasion nouvelle pour mettre à mal le centre de l’unité. Mais ce sera, une fois de plus, peine perdue. Le Pape reste le Pape. Même contesté, François garde toute son autorité. Et celle-ci lui donne la possibilité de sortir de la crise, en prenant les mesures nécessaires. Plutôt qu’à alimenter les polémiques, François préfère le silence et la prière, qui ne sont nullement des prétextes pour ne pas réagir mais constituent des moyens dans l’économie de la grâce pour mûrir de nouvelles décisions qui pourraient être libératrices. Mieux que quiconque, il connaît la gravité de certains désordres. Et s’il n’a pu encore leur porter remède, son charisme pétrinien lui permet d’envisager comment rendre à l’Église sa paix profonde.

Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 6 septembre 2018.