Le capucin qui a sauvé 4 500 Juifs - France Catholique
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Le capucin qui a sauvé 4 500 Juifs

Méconnu, cet Angevin au caractère hors norme a couru tous les risques pour secourir les Juifs pourchassés, en France puis en Italie. Un modèle de charité chrétienne et d’intrépidité.
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Rome. 16 juillet 1943. Un religieux capucin, le Père Marie-Benoît – Pierre Péteul à l’état-civil – se présente devant Pie XII lors de l’audience organisée ce jour-là. Cet homme, âgé de 48 ans, expose un plan d’acheminement des fugitifs vers l’Afrique du Nord et formule trois requêtes complémentaires : que le Vatican s’attache à éclaircir le sort de milliers de Juifs déportés par la Gestapo, qu’il intervienne pour améliorer la situation dans les camps de transit, et enfin qu’il sensibilise les autorités franquistes au sort des Juifs espagnols réfugiés et menacés.

« Je vais m’en occuper » lui aurait répondu Pie XII. Une note de Mgr Jacques Martin, jeune et éminent membre de la secrétairerie d’État, laisse entendre que, de fait, ces sollicitations furent prises en compte. Face à l’urgence, le Père Marie-Benoît n’attend pas que les lourds rouages de la diplomatie pontificale s’enclenchent : il poursuit sans tarder l’action qu’il a déjà entreprise depuis longtemps en faveur des Juifs, fort désormais du soutien discret mais explicite du Souverain pontife auquel il ne manquera pas de rendre hommage ultérieurement.

Inépuisable énergie

En 1940, dès sa démobilisation, cet ancien combattant de la Grande Guerre qui en a rapporté cinq citations, rejoint les rangs de la résistance naissante depuis le couvent des capucins de Marseille, où les premières familles juives viennent solliciter son aide. À cette époque, en zone libre, le danger de mort n’est pas encore imminent, mais les premières mesures discriminatoires annoncent un avenir plus qu’inquiétant. Le Père Marie-Benoît participe à la mise en place d’imprimeries clandestines pour fabriquer des faux passeports ou fournir de faux certificats de baptême.

Il organise par ailleurs des chaînes d’évasion qui permettent à des milliers de malheureux de gagner la Suisse ou l’Espagne. Compromises après l’occupation de la zone sud en novembre 1942, ces filières sont remplacées par une nouvelle voie d’évasion vers l’Italie, où les autorités se montrent plus accommodantes et prêtes, dans certains cas, à accueillir discrètement les Juifs moyennant, bien souvent, un généreux pot-de-vin.

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