« Le Carême est une petite mort à soi-même » - France Catholique
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« Ô Marie conçue sans péché »
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« Le Carême est une petite mort à soi-même »

« Le Ciel est l’aboutissement d’une vie fidèle au Christ, ou d’une conversion », rappelle Mgr Bernard Ginoux, évêque émérite de Montauban.
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L’échelle des vertus, icône grecque, Thessalonique.

L’échelle des vertus, icône grecque, Thessalonique.

© Julian Kumar / Godong

Quel lien faites-vous entre le Carême et le Salut ?

Mgr Bernard Ginoux : C’est un dépouillement – de nos passions, nos égoïsmes, nos besoins excessifs… – une petite mort à soi-même, pour se préparer à revivre la mort et la résurrection du Christ. Autrefois, le Carême était le temps de préparation des catéchumènes, leur dernière étape dans la lutte contre le péché, le mal, afin de pouvoir recevoir le baptême, la veille de Pâques. Pour ceux qui sont baptisés, le Carême sert à renouveler les promesses de ce sacrement, pour accueillir le ressuscité dans un cœur renouvelé. C’est bien le moment de mourir à nos péchés, à nos mauvaises tendances, de réorienter notre vie et d’éliminer ce qui bride notre liberté de croyants – si je suis conditionné par mon apéritif du soir, dont je ne peux pas me passer ou par mon manque de courage à me lever tôt le matin pour aller à la messe, par exemple.

C’est le moment de laisser purifier mon ego par la miséricorde du Seigneur. Si nous mourons avec le Christ, nous ressusciterons avec lui. Le Carême est donc le moment favorable pour notre conversion.

On voit parfois davantage d’enjeu dans la réussite de notre vie sur terre qu’au Ciel. Qu’est-ce qu’une vie réussie ?

La vie de Dieu est en nous depuis notre baptême et va s’accomplir dans la vie éternelle. Donc, notre existence sera réussie uniquement si elle est sauvée lors du jugement privé – au moment de notre mort – et lors du retour du Christ en gloire – le jugement dernier. Le Ciel, c’est vraiment cela : l’accomplissement de notre vie. Il faut redonner aux gens cet objectif de la vie, leur annoncer la bonne nouvelle du Ciel, non pas avec la croyance fausse qu’il est pour tout le monde, mais en disant qu’il est l’aboutissement d’une vie fidèle au Christ – ou d’une conversion. Sinon, on passera à côté de notre vie.

Nous manquons de cohérence entre notre vie et notre foi. Être chrétien c’est « vivre en sauvé ». L’objectif central de notre vie, c’est d’être sauvé. C’est l’unique raison pour laquelle Jésus est venu sur la terre. Le problème, c’est que nous ne nous croyons plus pécheurs, nous pensons que nous irons tous au paradis : il n’y a plus d’enjeu du salut dans la vie des chrétiens, bien souvent… Nous faisons de Dieu un dieu des « bisounours », un gentil dieu. Mais Jésus n’est pas gentil : il est vrai et juste !

Retrouvez l’entretien complet et notre Grand Angle dans le magazine.