La source de notre joie - France Catholique
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Noël : Dieu fait homme
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La source de notre joie

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La Nativité. Monastère orthodoxe Saint-Antoine-le-Grand, Drôme.

La Nativité. Monastère orthodoxe Saint-Antoine-le-Grand, Drôme.

© Pascal Deloche / GODONG

À mi-chemin de l’Avent comme du Carême, l’Église nous encourage à nous réjouir. Ce dimanche est traditionnellement connu comme le dimanche de Gaudete, ce mot latin qui signifie « réjouissez-vous » et qui débute l’antienne d’entrée de la messe de ce jour.

Qu’entendons-nous par joie ? Certains s’imaginent qu’une grimace perpétuelle est un signe de sainteté. Mais la quiétude, le calme, le contentement, l’acceptation de la volonté de Dieu dans sa vie – tout cela constitue la joie authentique, qui n’est pas hilarité de bas étage ou superficialité. La joie découle de la certitude totale que Dieu s’occupe de tout et que rien n’arrivera que Lui et moi – ensemble – serions incapable d’affronter.

La joie surgit de la prise de conscience que les plus grandes batailles de la vie – contre le monde, la chair et le Démon – ont été menées – et gagnées – par Jésus-Christ ; mais il nous revient de réclamer cette victoire. Cette vision de la réalité procure à une personne un véritable sens de l’humour, ce qui est un pré-requis nécessaire et approprié pour entrer dans un état de joie perpétuelle.

L’Avent, bien qu’incluant une dimension quasi-pénitentielle, a également un esprit de joyeuse anticipation. Alors voyons comment entretenir la joie chrétienne durant ce temps liturgique.

Rendez saintes les nécessaires préparations de Noël. Nous catholiques ne sommes pas comme Scrooge, ce personnage de la littérature qui fuit un authentique esprit de Noël. Acheter des cadeaux pour la famille et les amis devrait se faire dans la joie. A Noël, nous offrons des cadeaux en imitation de notre Père du Ciel, qui le premier nous a donné le Don inestimable de Son Fils Unique.

La générosité est de mise, non la prodigalité. Offrez des cadeaux religieux, tels des livres spirituels, un abonnement à un périodique catholique, un objet d’art chrétien pour décorer la maison aussi bien que des « bouquets spirituels » (offrande de prières et de sacrifices à l’intention d’une personne). Quand des membres de la famille vous demandent ce que vous voulez, n’ayez pas peur de demander ce qui vous importe vraiment, comme par exemple que votre enfant qui s’est éloigné de Dieu fasse une confession qui n’a que trop tardé et revienne à la vie dans l’Eglise du Christ. En rédigeant des cartes de Noël (réelles ou par courriel), mettez un point d’honneur à prier pour ceux à qui vous les envoyez.

Et souvenez-vous des pauvres, non avec des cadeaux symboliques de pure forme, mais avec des cadeaux ayant une véritable dimension sacrificielle. La plupart des traditions populaires de Noël rappellent la pauvreté du Christ-Enfant, né dans une étable. Un charmant chant traditionnel de Noël français, « Jésus-Christ s’habille en pauvre » raconte comment une pauvre famille partage son maigre repas de Noël avec quelqu’un de plus pauvre qu’eux, pour finalement découvrir que leur hôte n’était autre que le Seigneur lui-même.

Faites de la sainte liturgie le point culminant de votre célébration de Noël. Même des catholiques pratiquants, ces derniers temps, ont pris l’habitude de « caser la messe » parmi les autres traditions du jour. Combien de prêtres déplorent le fait que la messe de la veille de Noël, à quatre ou cinq heures de l’après-midi soit bondée tandis que la messe de minuit (si tant est qu’il y en ait une de programmée) et les messes du matin sont désespérément vides, ce qui a pour effet de vider la fête de sa centralité et de sa signification ?

C’est seulement quand la Sainte Messe est honorée que les autres aspects du jour ont leur pleine signification ; de fait l’ouverture des cadeaux, la visite des amis, le banquet de Noël, tout cela devient « sacrements » du Sacrement. Nous ne devrions pas non plus oublier que pour les catholiques, Noël arrive chaque jour chaque fois que le grand mystère de l’Incarnation est réactualisé dans l’Eucharistie, quand Emmanuel (« Dieu avec nous ») « plante sa tente parmi nous ».

Gardez Noël vivant durant toute la saison liturgique. Elle se termine avec la fête du Baptême du Seigneur (le 9 janvier cette année), alors gardez le sapin et les décorations extérieures jusque là. Des amis et des voisins vous demanderont pourquoi, ce qui vous donnera une opportunité de les catéchiser ou de les évangéliser sur le sens de la fête.

Essayer de faire revenir notre société à une compréhension chrétienne de Noël peut sembler similaire à essayer de faire faire demi-tour à un 35 tonnes sur une nationale à deux voies fort fréquentée. Mais cela vaut la peine d’essayer car cela peut être le premier pas dans l’effort si nécessaire pour ramener notre nation à ses racines religieuses et chrétiennes. (NDT : c’est vrai aussi pour la France.) Un tel effort apportera de la joie au Coeur du Christ-Enfant qui est la Lumière au milieu d’une obscurité oppressante.

En 2012, un dimanche, à l’occasion de l’Angelus, Benoît XVI à parlé de « la Femme de Noël » – la Bienheureuse Vierge Marie – et de l’expérience de la joie :

Marie Immaculée nous parle : elle nous parle de joie, de cette authentique joie qui remplit le cœur délivré du péché. Le péché porte avec lui une tristesse qui nous mène à nous renfermer en nous-mêmes. La grâce porte avec elle la vraie joie qui ne dépend pas de la possession de choses mais est enracinée dans la partie la plus intime, la plus profonde de la personne et que rien ni personne ne peut ôter. Le christianisme est essentiellement un « évangile », une « bonne nouvelle », bien que certains croient qu’il est un obstacle à la joie, parce qu’ils voient en lui une collection d’interdits et de règles. En réalité, le christianisme est la proclamation de la victoire de la grâce sur le péché, de la vie sur la mort… Il est de ce fait nécessaire d’apprendre à dire non à la voix de l’égoïsme et de dire oui à la voix de l’amour authentique. La joie de Marie est complète parce qu’il n’y a pas l’ombre d’un péché dans son cœur. Cette joie coïncide avec la présence de Jésus dans sa vie : Jésus conçu et porté en son sein, puis l’enfant confié à son amour maternel, l’adolescent, le jeune homme, l’adulte ; Jésus qui quitte la maison, suivi à distance avec foi, et cela jusque la croix et la résurrection : Jésus est la joie de Marie et la joie de l’Église, la joie de chacun de nous.

Il concluait : « en ce temps de l’Avent, Marie Immaculée nous enseigne à écouter la voix de Dieu qui parle dans le silence, à accueillir sa grâce qui nous libère du péché et de tout égoïsme ; à goûter de ce fait la vraie joie. »

Et donc nous prions ainsi : Marie, Source de notre Joie, prie pour nous !