Sainte Thérèse, protectrice des soldats - France Catholique
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Millénaire de la cathédrale de Chartres
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Sainte Thérèse, protectrice des soldats

Si ce ne sont pas des pétales, à proprement parler, que Thérèse a fait tomber dans les tranchées, c’est bien une pluie de grâces qu’elle a déversée sur les poilus, apportant réconfort et consolation sous les orages d’acier.
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Des soldats venus prier sur la tombe de Sœur Thérèse de l’Enfant-Jésus en 1915.

Des soldats venus prier sur la tombe de Sœur Thérèse de l’Enfant-Jésus en 1915.

«La vie au front n’est pas toujours gaie : de grandes tristesses peuvent nous envahir et de réels dangers nous menacent. J’ai ressenti ces tristesses, et j’ai connu ces dangers. Mais, en lisant les belles pages de l’Histoire d’une Âme, le courage et la foi, la résignation et la confiance me sont revenus avec une plus grande force, un plus indomptable élan. »

Cet extrait d’une lettre envoyée en août 1916 par un sergent français au carmel de Lisieux permet de mieux mesurer l’impact de la spiritualité thérésienne pendant la Première Guerre mondiale. Le conflit débute 17 ans après la mort de Thérèse de l’Enfant-Jésus. L’humble carmélite est déjà bien connue, et sa puissance d’intercession reconnue par tous ceux qui l’invoquent. Les « poilus » ne s’y trompent pas, et Sœur Thérèse a une place toute spéciale dans leur cœur et dans leur prière. Tout au long de la guerre, le carmel de Lisieux reçoit plus de 2 000 lettres envoyées par les soldats.

Comme l’écrit Sébastien Vogt dans La dévotion des combattants à la « petite Sœur » Thérèse de Lisieux pendant la Première Guerre mondiale (Université de Strasbourg, 2012), ces lettres traduisent la piété de leurs auteurs ; elles témoignent aussi d’une reconnaissance infinie de la part d’hommes qui voyaient leur mort programmée à brève échéance et se retrouvent vivants, souvent de façon humainement inexplicable.

Les soldats qui lisent Histoire d’une Âme sont émus par l’humilité, la pureté, mais aussi la brièveté de la vie de Thérèse, cette vie qui, étonnamment, n’est pas sans analogie avec la leur. Tout comme la religieuse dans son monastère, le soldat dans la tranchée apprend l’humilité : dans les deux cas, les individualités s’effacent devant la vie en groupe, en communauté. Chacun, à son poste, est au service de tous ; chacun a un rôle bien spécifique à jouer pour que le groupe puisse accomplir sa mission. D’autre part, Sœur Thérèse apporte pureté et douceur à ces hommes plongés dans la violence de la guerre. Enfin, celle qui eut une vie si brève mais qui sut lui donner tant de sens, et l’offrir par amour, est un exemple pour les soldats qui risquent de mourir à tout moment. Vivant au front de manière anonyme, ils cherchent un soutien à la hauteur de leur vie dans les tranchées : une humble servante de Dieu qui accomplit son devoir ordinaire de manière extraordinaire.

« J’ai adopté Thérèse »

À la lecture des récits des soldats, on constate qu’ils ont souvent invoqué spontanément Sœur Thérèse sous les déluges de fer, ce qui est révélateur du degré de confiance qu’ils avaient développé à l’égard de la carmélite. La spontanéité de l’invocation lors d’un danger physique immédiat peut s’apparenter à un réflexe et sous-entend une considérable proximité spirituelle. En écrivant au couvent de Lisieux, explique Sébastien Vogt, les soldats sont avant tout désireux de rendre témoignage à Sœur Thérèse en faisant connaître les grâces dont ils ont bénéficié, afin de hâter sa canonisation. Leurs lettres révèlent le tissage d’un lien extrêmement fort avec Thérèse.

Retrouvez l’article complet dans notre numéro spécial.