La justification de la violence par l'extrême gauche - France Catholique
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Michel-Ange, le génie et la foi
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La justification de la violence par l’extrême gauche

De Robespierre jusqu’à Sartre, l’extrême gauche n’a jamais cessé de légitimer le recours à la violence, au nom du « droit des opprimés » et, désormais, par haine de l’Occident.
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Une exécution capitale, place de la Concorde, vers 1793.

Une exécution capitale, place de la Concorde, vers 1793.

Musée Carnavalet

Le refus de Jean-Luc Mélenchon et de la plupart des députés insoumis de reconnaître le Hamas comme un mouvement terroriste n’est pas un hasard ; il est le fruit d’une longue tradition d’extrême gauche qui justifie la violence révolutionnaire, voire terroriste, à des fins politiques.

C’est le Comité de salut public qui institutionnalise la Terreur en juin 1793, afin de réprimer les ennemis intérieurs de la Révolution. Sa disposition la plus connue est la loi des suspects du 17 septembre 1793 qui incrimine ceux qui « n’ont pas constamment manifesté leur attachement à la Révolution ». Se taire est donc potentiellement un crime par omission. « Vous avez à punir non seulement les traîtres, mais les indifférents mêmes : vous avez à punir quiconque est passif dans la République et ne fait rien pour elle », déclarera Saint-Just le 10 octobre 1793.

Renverser le capitalisme

Au XIXe siècle, la violence révolutionnaire est considérée par les marxistes comme le moyen indispensable de renverser les régimes capitalistes pour faire advenir une société sans classes. En 1908, le philosophe marxiste Georges Sorel fait de la violence révolutionnaire une force créatrice qu’il justifie comme la seule arme des prolétaires en face des bourgeois qui utilisent la force d’État. « La force a pour objet d’imposer l’organisation d’un certain ordre social dans lequel une minorité gouverne, tandis que la violence tend à la destruction de cet ordre. La bourgeoisie a employé la force depuis le début des temps modernes tandis que le prolétariat réagit maintenant contre elle et contre l’État par la violence », résume-t-il dans ses Réflexions sur la violence (1908).

« Les Damnés de la terre »

Un demi-siècle plus tard, c’est la cause des peuples colonisés qui conduit Jean-Paul Sartre à justifier le terrorisme du FLN. « Il faut tuer : abattre un Européen, c’est faire d’une pierre deux coups, supprimer en même temps un oppresseur et un opprimé : restent un homme mort et un homme libre », affirme-t-il dans la préface des Damnés de la terre de Frantz Fanon (1961).

Juste après la prise d’otages des athlètes israéliens à Munich (5 et 6 septembre 1972), le même Sartre justifiera dans La Cause du peuple du 15 octobre 1972 le terrorisme des Palestiniens à l’encontre d’Israël : « Dans cette guerre, la seule arme des Palestiniens est le terrorisme. C’est une arme terrible mais les opprimés n’en ont pas d’autre ; et les Français qui ont approuvé le terrorisme du FLN contre des Français doivent également approuver l’action terroriste des Palestiniens. Ce peuple abandonné, trahi et exilé ne peut montrer son courage et la force de sa haine qu’en organisant des attaques mortelles. »

Une rhétorique dont les échos résonnent encore aujourd’hui…