La grande épopée du vitrail en France - France Catholique
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La grande épopée du vitrail en France

La « fille aînée de l’Église » est assurément la mère du vitrail. Depuis le XIIe siècle, cet art à « haute valeur ajoutée spirituelle », enchante les cœurs, émerveille les intelligences et nourrit les âmes. Retour sur son histoire.
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Christ de Wissembourg, XIe siècle, musée de l’œuvre Notre-Dame, Strasbourg.

Christ de Wissembourg, XIe siècle, musée de l’œuvre Notre-Dame, Strasbourg.

© Jean-Pierre Dalbera – CC by 2.0

L’art du vitrail naît à la fin de l’époque romane, mais il reste peu de traces de ces vitraux prégothiques. Les plus remarquables sont celui de l’Ascension, installé à la fin du XIe siècle dans la cathédrale du Mans (Sarthe), et celui du Christ de Wissembourg (Bas-Rhin), de la même époque. La technique proprement dite – l’assemblage de pièces de verre coloré à l’aide de baguettes de plomb – serait antérieure, mais les traces sont fragmentaires. Les teintes claires sont privilégiées, en particulier le bleu dit « de Chartres ».

Jérusalem céleste

À partir de la deuxième moitié du XIIe siècle, l’architecture gothique offre à l’art du vitrail des possibilités nouvelles, grâce à ses structures de pierre allégées qui permettent l’élargissement des baies, avec des verrières élancées, de forme ogivale. L’objectif est de laisser la lumière divine traverser la matière, pour manifester la gloire de Dieu. C’est dans les cathédrales que cet élan artistique et spirituel trouve son apothéose. Grâce à leurs vitraux chatoyants et leurs murs peints – intérieur et façades –, elles sont des joyaux éclatants, préfigurant la Jérusalem céleste.

Au XIIIe siècle, des cathédrales continuent à surgir, le plus souvent sur le fondement d’églises antiques ou romanes, comme à Troyes, Reims, Auxerre, Beauvais… Grâce à l’architecture gothique, les fenêtres continuent de s’agrandir. Désormais, les vitraux « ne sont plus séquencés en petites images mais montrent des scènes de grande ampleur », indique Jacques Seray, auteur de Vitraux, la lumière sublimée. On assiste à la naissance des rosaces, avec le développement, vers 1230, du gothique rayonnant. Les peintre-verriers diversifient leur palette de couleurs, qui deviennent plus soutenues et plus variées. « Le développement du vitrail est fulgurant à cette époque », explique le spécialiste, qui constate que « l’heure gothique est venue et, avec elle, une foi exacerbée ». Par ailleurs, les verriers commencent à représenter sur les vitraux leurs donateurs, nobles ou corporations de métiers. Des scènes de la vie quotidienne offrent aujourd’hui un témoignage précieux de la société médiévale.

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