La mise au point de la loi contre le séparatisme s’est avérée délicate. Il s’agit de prendre les mesures les plus efficaces contre l’extrémisme islamiste et sa logique de fait séparatiste, mais aussi de ne pas, comme on dit, « hystériser le débat ». Hystériser le débat se serait réduire toute une stratégie politique à des mesures autoritaires et répressives, alors qu’il y a a tout un volet social qui s’impose pour ne pas repousser toute une population hors de la cité. C’est ainsi qu’au XIXe siècle on définissait la condition prolétarienne. Aujourd’hui, le prolétariat a été remplacé par les migrants. Le problème s’est donc compliqué, aggravé, de façon que la puissance publique peine à le résoudre et même à l’analyser.
Le volet social nécessaire, je l’évoquais lundi dernier, en parlant de la nécessité d’en finir avec les ghettos urbains où se structure le séparatisme. Cela réclame déjà des moyens considérables en termes financiers. Mais il n’est pas sûr qu’à disperser l’habitat, comme me le fait remarquer un correspondant, l’extrémisme se dissoudrait. Ne se répandrait-il pas sous d’autres modes ? Il y a bel et bien un problème de fond qu’Emmanuel Macron a tenté de définir dans un entretien au média Brut, à destination de la jeunesse. Il faut que la jeunesse immigrée se sente reconnue avec sa part d’identité légitime.
Mais cette identité n’est pas évidente à reconnaître. Est-elle de nature religieuse ? Ne risque-t-elle pas de se ramener à des marqueurs qui concernent la couleur de peau. Sans compter qu’une idéologie dite indigéniste ou post-coloniale se répand pour entraîner à la révolte contre une nation dénoncée toujours comme oppressive. Est-il impossible d’inviter toute une jeunesse à participer à la fierté d’être française ? Oui, la tâche est redoutable avec un séparatisme qui est d’abord de nature culturelle et idéologique.