Alors que les commandos du Hamas fourbissaient leurs kalachnikovs, leurs roquettes et leurs ULM, l’université de Lyon II accueillait dans la soirée du 5 octobre Mariam Abou Daqqa, militante du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), classé dans plusieurs listes d’organisations terroristes, venue pour intervenir dans le cadre d’une conférence intitulée « Colonisation et apartheid israélien, quel avenir pour les Palestiniens ? ». La préfecture avait fait savoir qu’elle s’opposait à cette intervention. Qu’à cela ne tienne. L’intervenante n’était certes pas en tribune, mais elle trônait au premier rang et n’a pas manqué de s’exprimer devant un public acquis à sa cause. « La conférence était ouverte au public et nous avons donné la parole à la salle », a benoîtement expliqué Jérôme Faÿnel, organisateur de la soirée, comme le rapporte Le Point (05/10). Quelques protestations formelles au niveau ministériel… Affaire classée.
Dans les faits…
Trente-six heures plus tard, le monde est sous le choc. Des milliers de roquettes sont tirées depuis la bande de Gaza sur le sud d’Israël. Des commandos venus par terre, air et mer, s’infiltrent dans le pays, massacrent des centaines de civils, capturent des otages, et diffusent des vidéos atroces de leurs exactions. Et pourtant, malgré la démonstration irréfutable de la criminalité intrinsèque des mouvements terroristes palestiniens, on va trouver en France des porte-parole de la culture de l’excuse. Que le sort de la population palestinienne et la politique de Benjamin Netanyahu soient l’objet de débats et de réserves, nul n’en disconvient. Mais que le fait de prendre en otage des vieillards, des femmes et des enfants ; de massacrer à domicile des familles entières ; ou de se livrer à une véritable boucherie dans une « rave party », puisse être relativisé, voilà qui laisse abasourdi.
Ambiguïté glaçante
Et pourtant, c’est bien ce qu’ont fait des figures significatives de l’extrême gauche. Le NPA de Philippe Poutou est sans doute le plus transparent, lequel affirme dans un communiqué qu’il « rappelle son soutien aux Palestinien.e.s et aux moyens de luttes qu’ils et elles ont choisis pour résister » et lance « un appel à l’organisation rapide de mobilisations de soutien au peuple palestinien ». Du côté de la NUPES, on joue sur l’ambivalence, sur l’air du « ils l’ont bien cherché ». Jean-Luc Mélenchon a tenté d’utiliser la martingale gaullienne – « J’ai exprimé la position constante de notre pays depuis De Gaulle », a-t-il déclaré sur X, ex-Twitter, le 8 octobre – après s’être contenté de déplorer la « violence » sans distinguer l’agresseur de l’agressé.
Moins subtil, le député LFI Louis Boyard a clairement choisi son camp : « Trop longtemps que la France ferme les yeux sur la colonisation et les exactions en Palestine. Trop longtemps que la France renvoie dos à dos la violence de l’État israélien et celle de groupes armés palestiniens », a-t-il commenté sur le même réseau social (07/10).
Manifestations pro-Palestine
Au-delà de la prise de position idéologique, quelle est aussi l’arrière-pensée électoraliste de ces figures qui ont fait du vote musulman des banlieues leur fonds de commerce ? La réponse est sans doute dans la question…
Retrouvez la revue de presse complète dans le magazine.
Pour aller plus loin :
- RÉFLEXION SUR UN ÉTÉ SANGLANT
- 8-9-10 mai, deux jours Lyon-Centre pour les jeunes
- Vladimir Ghika : le contexte politique avant la guerre de 1914-1918
- Liste des ouvriers pastoraux, Evêques, Prêtres, Religieux, Religieuses et Laics tués en 2011 et 2010
- Le défi du développement des peuples et le pacte de Marrakech - la fuite en avant des Nations Unies